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Procès Agnelet : une famille déchirée, des débats tendus

Annie Litas, la mère de Guillaume Agnelet qui accuse son père d'avoir tué sa maîtresse Agnès Le Roux, a menacé son fils de se suicider en lui adressant un message électronique. Plus tôt dans la journée, les autorités italiennes ont annoncé l'ouverture d'une enquête préliminaire. Une initiative qui ne devrait pas avoir d'incidence sur la procédure française. Maurice Agnelet est actuellement jugé, devant la cour d'assises d'Ille-et Vilaine, pour la 3ème fois dans cette affaire.
Article rédigé par franceinfo
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"Tu vas pouvoir dormir tranquille avec la mort de ta mère sur la
conscience
" : dans ce message adressé à son fils au
soir d'une journée de confrontation familiale au procès de Maurice Agnelet, Annie Litas, ex-femme de l'accusé, a menacé son fils de mettre fin à ses jours.

"Tu vas pouvoir dormir tranquille avec la mort de ta mère sur la conscience", a écrit Mme Litas, 72 ans, dans ce message adressé à son fils au soir d'une journée de confrontation familiale au procès de Maurice Agnelet, poursuivi pour le meurtre de la riche héritière d'un casino de Nice en 1977.    "Il est urgent que les pompiers se déplacent à son domicile", a commenté l'avocat de Maurice Agnelet, François Saint-Pierre."Il est urgent que les pompiers se déplacent à son domicile ", a commenté l'avocat de Maurice Agnelet, François Saint-Pierre.  poursuivi pour le meurtre de la riche héritière d'un casino de Nice en 1977.

L'Italie ouvre une enquête

Un peu avant cet épisode, les carabiniers italiens avaient annoncé avoir ouvert une enquête préliminaire dans l'affaire Agnelet, une des grandes énigmes judiciaires françaises du XXe siècle.

"Nous effectuons une enquête preliminaire dont les résultats seront communiqués au parquet local ", a déclaré à l'AFP le capitaine Silvio De Luca, chef des carabiniers de Cassino, au sud de Rome.

L'avocat de Maurice Agnelet, Maître François Saint-Pierre, sent depuis quelques jours que son client s'enfonce dans le silence lors de ce procès. Même s'il ne désespère pas.

Les accusations de Guillaume, le fils

Cette enquête fait suite aux déclarations d'un des fils de Maurice Agnelet, ce dernier étant actuellement jugé pour la 3ème fois dans cette affaire. Guillaume Agnelet s'est confié dimanche à un magistrat du parquet de Chambéry avant de réitérer ses accusations contre son père en visioconférence ce lundi. Il prétend que son père a tué Agnès Le Roux d'une balle dans la tête pendant son sommeil.

Le couple d'amants se trouvait en Italie, précisément à Monte Cassino,  où il faisait du camping sauvage. Toujours selon son fils, Maurice Agnelet aurait jeté l'arme dans une rivière. Il aurait laissé sa voiture sur un parking avec les clés sur le contact, puis aurait regagné Nice en train.

Confrontation tendue à Rennes

La journée de mercredi avait été également marquée par la confrontation dramatique à Rennes entre Guillaume Agnelet et sa mère, avant que celle-ci ne menace de mettre fin à ses jours.

Devant la cour d'assises d'Ille-et-Vilaine, Guillaume a soutenu devant ses parents tenir de
leurs propres confidences que son père était bel et bien l'auteur du meurtre. "Je viens pour retranscrire ce qui depuis près de 30 ans est au plus près
de mes souvenirs. Je ne viens pas pour faire la guerre
" (au reste de la
famille, ndlr), a-t-il déclaré.

Mais Annie Litas, 72 ans, pourtant poussée dans ses derniers retranchements
par le président de la cour, l'avocat de la famille Le Roux et l'avocat
général, a réfuté les propos de son fils Guillaume. "Je trouve ça totalement
irréaliste et rocambolesque"
, a-t-elle dit lors d'une visioconférence depuis
Périgueux, affirmant que son fils était victime de troubles psychiques.

"Je suis sa mère et je le resterai toujours mais je suis totalement démunie
face à ses déclarations. Je ne comprends pas."

La disparition d'Agnès Le Roux date de la Toussaint 1977. Cette jeune femme de 29 ans était la maîtresse de l'avocat Maurice Agnelet, 76 ans aujourd'hui. Riche héritière d'un casino niçois, elle venait de vendre ses parts à un concurrent pour trois millions de francs. L'argent d'abord placé sur un compte commun du couple, s'est finalement retrouvé sous le seul nom de Maurice Agnelet, après la disparition de la jeune femme.

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