52 morts en marge de la visite de Dick Cheney en Irak
Dans la terrible et interminable litanie des attentats meurtriers qui balafrent chaque jour l'Irak un peu plus, celui d'aujourd'hui à Kerbala passerait presque inaperçu s'il n'était, plus que d'ordinaire, pétri de symboles.
Une femme kamikaze s'est faite exploser en fin d'après-midi parmi une foule de fidèles, à une centaine de mètres du mausolée de l'imam Hussein, lieu de pèlerinage des Chiites dans la ville sainte. L'attentat a fait, selon le dernier bilan, 52 morts et 75 blessés.
Cela s'est produit le jour même où le vice-président des Etats-Unis Dick Cheney effectuait une visite en Irak pour notamment, cruelle ironie, constater les "progrès" réalisés en matière de sécurité. Il en a profité, comme attendu, pour réaffirmer le "soutien inébranlable" des USA à l'Irak.
De fait, il ne s'agit que du quatrième attentat de cette ampleur depuis septembre 2007, grâce à une amélioration relative de la sécurité au cours de ces derniers mois. D'où la crainte d'une recrudescence.
Dick Cheney, qui a vu le général américain David Petraeus, et l'ambassadeur Ryan Crocker, de même que le Premier ministre irakien
Nouri al-Maliki et le président Jalal Talabani, a qualifié de "véritable success story" l'offensive américaine lancée en février 2007 pour sécuriser Bagdad.
Autre symbole, après-demain, nous serons le 19 mars, soit le cinquième anniversaire du déclenchement de l'invasion américaine censée "libérer" le pays du joug de Saddam Hussein.
Washington reste inquiet du temps que met le processus politique à se relancer en Irak. Selon la Maison Blanche, la présence de près de 160.000 soldats aurait dû "créer les conditions de sécurité nécessaires" à une entente confessionnelle.
Selon un haut responsable américain, Dick Cheney a dit aux Irakiens "qu'ils doivent continuer à faire des progrès" sur la voie de la réconciliation. Mais l'amélioration de la sécurité n'entraînera pas
systématiquement des réductions de troupes supplémentaires à celles
déjà programmées d'ici à juillet, a-t-il averti.
En visite aujourd'hui également dans le pays, le candidat républicain à la présidentielle, John McCain. Il estime que les GI's doivent rester en Irak jusqu'au retour de la stabilité.
Matteu Maestracci avec agences
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