Au moins 22 civils ont été tués par des tirs des forces de sécurité à Hama, ville du nord encerclée par l'armée
"Plus de 80 ont été blessées", a affirmé mercredi le chef de l'Organisation nationale des droits de l'homme, Ammar Qorabi.
Selon son communiqué, les forces de l'ordre ont pénétré dans l'un des hôpitaux où les blessés avaient été accueillis.
"Des habitants de Hama ont fui en grand nombre vers une ville proche, Al Salamya et vers la capitale Damas", selon la même source.
Théâtre vendredi d'une immense manifestation anti-régime, la ville de Hama, où vivent 800.000 habitants, située à 210 km au nord de Damas, est cernée par l'armée qui a déployé des chars à ses portes, ont rapporté des militants des droits de l'homme.
"Les chars sont postés aux entrées de la ville, à l'exception de l'entrée nord. Les habitants sont mobilisés, ils ont pris la décision de défendre jusqu'à la mort leur ville pour ne pas permettre à l'armée d'y entrer", a affirmé mardi le chef de l'Observatoire syrien des droits de l'homme, Rami Abdel Rahmane,
En 1982 déjà...
Hama a connu certaines des plus grandes manifestations contre le pouvoir du président Bachar Al Assad depuis le début du mouvement de contestation à la mi-mars. Au moins 60 manifestants sont tombés sous les balles des forces de sécurité, selon des opposants.
La ville a été le théâtre d'un soulèvement islamique en 1982, réprimé dans le sang par le régime d'Hafez El Assad, père de l'actuel président. On a parlé de 30.000 personnes tuées lors de la répression.
"Assad va sans doute attendre de voir si les grandes manifestations continuent ou non à Hama. Il sait que donner l'assaut contre des manifestations pacifiques dans un lieu symbole comme Hama lui coûterait le soutien de Russie et de la Chine", a déclaré un opposant syrien en exil à Washington.
La Chine et la Russie se sont opposées à une résolution proposée au Conseil de sécurité par l'Occident contre la Syrie, ce qui a permis à Assad de ne pas être totalement isolé sur la scène internationale.
Depuis le début de la révolte le 15 mars, plus de 1.300 civils ont été tués et 10.000 personnes arrêtées par les forces syriennes, selon des ONG.
Des opposants rejettent le soutien de BHL
Plusieurs personnalités représentatives de l'opposition syrienne à l'étranger, qui avaient été invitées à participer le 4 juillet à un meeting organisé par la revue La Règle du jeu de Bernard-Henry Lévy, y ont renoncé, selon Rue 89. Ces opposants syriens se disent hostiles à ce qu'ils considèrent comme une récupération de leur cause par BHL et certains de ses amis qui ont souvent affiché un soutien actif à Israël.
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