Guerre au Proche-Orient : ce qu'il faut retenir de la journée du samedi 26 octobre

Israël a lancé des frappes aériennes contre des installations de fabrication de missiles en Iran, en riposte à une attaque aux missiles lancée par Téhéran le 1er octobre.
Article rédigé par franceinfo
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De la fumée s'échappe du village libanais frontalier de Sujud, le 26 octobre 2024. (AFP)

Pour la première fois, Israël a annoncé publiquement avoir attaqué l'Iran en lançant avant l'aube des frappes aériennes contre des installations de fabrication de missiles dans ce pays, samedi 26 octobre. L'Iran a fait état de "dégâts limités" mais de quatre militaires tués, dans un bilan actualisé en soirée. Voici ce qu'il faut retenir de la journée.

Israël déclenche des frappes en Iran

L'armée israélienne a déclaré avoir mené des frappes "précises et ciblées" visant des installations de fabrication de missiles, des batteries de missiles sol-air et d'autres systèmes aériens. Téhéran a confirmé une attaque de l'Etat hébreu contre des sites militaires dans la capitale et dans deux provinces limitrophes de l'Irak, faisant état de "dégâts limités" et deux militaires tués. Les premières détonations ont retenti vers 2h15 (0h15 heure de Paris), principalement à l'ouest de la capitale, selon l'agence de presse officielle Irna.

Les forces armées iraniennes ont affirmé que seuls des "systèmes radar" avaient été endommagés lors des frappes israéliennes nocturnes contre des cibles militaires à l'intérieur du pays. "Un nombre important de missiles ont été interceptés, et les avions ennemis ont été empêchés d'entrer dans l'espace aérien du pays", assure le texte de l'état-major des forces armées.

Les raids israéliens sont une riposte à une attaque aux missiles de l'Iran contre le territoire israélien le 1er octobre, un engrenage de violences lié aux guerres menées par Israël contre deux mouvements islamistes soutenus militairement par l'Iran : le Hamas palestinien à Gaza et le Hezbollah au Liban. Israël a une "obligation historique" de faire cesser la menace iranienne de détruire le pays, a affirmé le ministre israélien d'extrême droite Itamar Ben Gvir.

Téhéran affirme vouloir se défendre

Après ces frappes, l'Iran a affirmé samedi son droit à se défendre après des frappes contre ses sites militaires menées par Israël, dernier épisode en date des hostilités entre les deux pays ennemis qui accentue les craintes d'une escalade militaire au Moyen-Orient. "L'Iran a le droit et le devoir de se défendre contre les actes d'agression étrangers, sur la base du droit inhérent de légitime défense (...)", a affirmé la diplomatie iranienne. La détermination de l'Iran à se défendre "n'a pas de limites", a ensuite prévenu le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi. 

Israël, de son côté, a ensuite menacé l'Iran de lui faire "payer un prix élevé" s'il ripostait, alors que la communauté internationale a appelé à la retenue face au risque d'embrasement. 

Le Hezbollah dit avoir tiré sur une base du renseignement israélien

Le Hezbollah, soutenu par l'Iran, dit avoir tiré sur une base du renseignement israélien. Le mouvement islamiste libanais dit avoir visé avec "une salve de roquettes" la base de Meishar, près de la ville de Safed, présentée comme "le siège du renseignement pour la région du nord". De son côté, Israël a estimé qu'environ 80 "projectiles" ont été tirés depuis le Liban vers le nord d'Israël par le Hezbollah.

Ce dernier a également qualifié d'"escalade dangereuse" dans la région les frappes israéliennes sur l'Iran, affirmant que Washington portait "l'entière responsabilité" de l'attaque lancée par son allié. Depuis plus d'un an, le Hezbollah et Israël échangent des tirs à la frontière, un "front de soutien" ouvert par le mouvement libanais en solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza et le mouvement islamiste Hamas. Le 23 septembre, le conflit s'est transformé en guerre ouverte, avec des opérations terrestres et bombardements meurtriers d'Israël sur le sud et l'est du Liban, ainsi que sur la banlieue sud de Beyrouth.

D'importantes explosions au Liban

L'agence de presse nationale libanaise Ani a par ailleurs rapporté que l'armée israélienne avait dynamité des maisons dans deux villages du sud du Liban situés à la frontière avec Israël. Dans le village d'Adaysseh, "l'armée de l'ennemi israélien a fait exploser et détruit (...) des maisons dans les quartiers proches des barbelés" de la frontière, a précisé l'Ani. De son côté, l'armée israélienne a fait état de "l'explosion d'une importante quantité d'explosifs au Liban", si forte que les signaux d'alerte au séisme ont été activés dans une grande partie du territoire israélien.

L'OMS décrit une situation "catastrophique" dans le nord de Gaza

Le chef de l'Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a prévenu que la situation était "catastrophique" dans le nord de la bande de Gaza ravagée par la guerre, avec "des opérations militaires intensives se déroulant dans et autour des établissements de santé". Le responsable a évoqué "une grave pénurie de fournitures médicales qui, combinée à un accès sévèrement restreint, privent des gens de soins vitaux". Il a notamment évoqué la situation à Kamal Adwan, le dernier hôpital en fonctionnement dans le nord de Gaza, qui a été pris d'assaut par les forces israéliennes vendredi, selon le ministère de la Santé de Gaza.

Le ministère a affirmé que le raid dans l'établissement situé dans le camp de Jabalia, où Israël a lancé une importante opération militaire au courant du mois, a coûté la vie à deux enfants. Il a également accusé les forces israéliennes d'avoir arrêté des centaines de membres du personnel, de patients et de déplacés.

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