Ce que l'on sait des tirs de missiles de l'Iran contre Israël "en réponse" à la mort des chefs du Hezbollah et du Hamas

L'armée israélienne a assuré avoir intercepté mardi soir un grand nombre de missiles tirés par l'Iran en direction d'Israël, ajoutant avoir détecté quelques "impacts" lors de l'attaque.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
Des projectiles interceptés par le bouclier antimissille israélien, dans le ciel de Tel-Aviv, le 1er octobre 2024. (MENAHEM KAHANA / AFP)

Israël venait d'appeler la population à se préparer à une éventuelle attaque "à grande échelle" de l'Iran. Des sirènes d'alerte ont retenti à travers tout le territoire israélien, mardi 1er octobre dans la soirée, alors que "des missiles [ont été] tirés par l'Iran vers Israël", a annoncé l'armée israélienne en début de soirée. Le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a estimé que l'Iran avait "commis une grave erreur" en attaquant son pays, et qu'il en paierait "le prix", Israël étant déterminé à faire "rendre des comptes à ses ennemis".

Alors que l'armée de l'Etat hébreu a annoncé que les habitants pouvaient quitter les abris, voici ce que l'on sait de cette attaque qui traduit un nouveau palier dans l'escalade de la violence dans la région. 

Une salve de missiles iraniens interceptée par la défense antimissile israélienne 

Environ 180 missiles ont été lancés sur Israël depuis l’Iran, a déclaré en début de soirée un porte-parole de l'armée israélienne. Sur Telegram, l'armée israélienne avait appelé les habitants à "rester à l’abri". "Les explosions que vous entendez proviennent de l'interception des projectiles", a-t-elle précisé. "Le système de défense aérienne est pleinement opérationnel", avait-elle déclaré dans un communiqué adressé aux Israéliens. Des dizaines de détonations ont en effet été entendues et des explosions étaient visibles dans le ciel. 

Alerte Israël (franceinfo)

"Nous maîtrisons la situation", a déclaré plus tard le contre-amiral Daniel Hagari dans une intervention diffusée à la télévision israélienne, assurant que ces tirs avaient fait "très peu de blessés, grâce à l'attitude responsable de la population" et "au système de défense de l'armée" israélienne. "Il y aura une réponse", a assuré le représentant, avertissant : "Nous avons des plans et nous agirons à l'endroit et au moment que nous aurons décidés."

Le porte-parole de l'armée israélienne n'a pas fourni de bilan plus précis de l'attaque à ce stade, déclarant simplement qu'il y avait "eu quelques impacts dans le centre et d'autres dans le sud du pays". Les secouristes israéliens ont évoqué deux blessés légers par des éclats d'obus. Un Palestinien a été tué à Jéricho, en Cisjordanie occupée, par des éclats de missile, selon un responsable palestinien.

L'Iran revendique l'attaque 

Alors que les alarmes retentissaient dans les villes israéliennes, l'agence de presse officielle iranienne IRNA a annoncé que l'Iran était à l'origine de ses tirs, faisant part de "missiles sur Tel-Aviv", sans aucune autre précision. "Nous avons ciblé trois bases militaires autour de Tel-Aviv" lors de l'opération, ont précisé plus tard les Gardiens de la révolution dans un communiqué relayé par l'agence Isna.

Dans un communiqué transmis par l'agence iranienne Mehr, les Gardiens de la Révolution ont pour leur part annoncé le début de "représailles tant attendues" de l'Iran, "en réponse" aux assassinats du chef palestinien du Hamas, Ismail Haniyeh, en juillet à Téhéran, du leader du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, vendredi près de Beyrouth, et de l'ancien adjoint au chef des Gardiens de la Révolution, Abbas Nilforoushan.

L'attaque contre Israël est une réponse aux "actes terroristes" de l'Etat hébreu, a annoncé dans la foulée la délégation iranienne à l'ONU sur le réseau social X, promettant des "attaques écrasantes" si Israël réplique à ces tirs de missiles. Cette attaque est la deuxième lancée par l'Iran contre Israël en six mois après celle d'avril, quand Téhéran avait affirmé avoir agi en "légitime défense" après l'attaque qui a détruit son consulat à Damas, tuant sept de ses militaires.

Le trafic aérien perturbé dans la région 

L'espace aérien israélien a été fermé pendant un temps, mardi soir, et les vols ont été détournés. Les autorités aéroportuaires israéliennes ont annoncé sa réouverture et la reprise des liaisons aériennes peu après la fin de l'attaque.

Plusieurs autres pays de la région ont également pris cette mesure par sécurité. L'espace aérien a également été fermé pendant un moment en Iran. Le Liban a également annoncé la fermeture de son espace aérien et la suspension du trafic aérien pour au moins deux heures, avant d'annoncer sa réouverture dans la soirée. En Jordanie, l'espace aérien a été fermé temporairement et tous les départs ainsi que les arrivées ont été suspendus. Le ministère des Transports irakien a ordonné la fermeture de son espace aérien pour des raisons de "sécurité" et "l'arrêt temporaire du trafic aérien dans tous les aéroports irakiens".

L'ONU et les Occidentaux condamnent "l'escalade"

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, "condamne l'élargissement du conflit au Moyen-Orient". "Cela doit cesser. Il nous faut absolument un cessez-le-feu", a ajouté dans son communiqué le patron de l'ONU, en déplorant "l'escalade après escalade". Les Occidentaux, eux, ciblent l'Iran plus clairement dans leurs réactions. Le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, a jugé "totalement inacceptable" l'attaque de l'Iran contre Israël, ajoutant que "le monde entier doit la condamner".

Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a condamné, lui aussi, "avec la plus grande fermeté" les tirs iraniens. "Je condamne dans les termes les plus forts l'attaque en cours", a également écrit sur X la ministre des Affaires étrangères allemande, Annalena Baerbock, ajoutant : "L'Iran doit cesser son attaque immédiatement" car elle "entraîne un peu plus la région vers l'abîme". Le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a appelé à mettre fin à la "spirale de violence" dans la région.

"Il s'agit de l'échec total de l'administration [du président Joe] Biden au Moyen-Orient", a commenté la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova. Un drame sanglant qui ne fait que s'amplifier. Les déclarations inarticulées de la Maison Blanche démontrent une impuissance totale dans la résolution des crises". Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunira en urgence mercredi pour discuter de l'escalade des hostilités au Moyen-Orient. "Nous avons programmé une réunion" à 10h à New York (16h en France), a précisé la présidence suisse du Conseil.

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