Guerre au Proche-Orient : où en est la trêve entre Israël et le Hezbollah libanais ?
Le 27 novembre dernier, Israël et le Hezbollah ont mis un terme provisoire à la guerre qu’ils menaient. Dans tout juste un mois, le 27 janvier 2025, aux termes de l’accord de trêve, l'armée israélienne doit se retirer de ses positions actuelles au Liban-Sud. Mais ces derniers temps, des responsables militaires israéliens laissent entendre que cette période de 60 jours prévue dans le cadre du cessez-le-feu n’est pas "sacro-sainte", selon l’expression utilisée par cette source.
L'armée israélienne prend des positions stratégiques, la Finul préoccupée
Selon les médias locaux, l’armée israélienne pourrait bien rester sur place au-delà de cette période de deux mois. À ce stade, elle s’installe dans des positions fortifiées, de véritables bastions dans des secteurs stratégiques du Liban-Sud. À la veille de Noël, la Finul a "demandé instamment une accélération du retrait de l’armée israélienne et aussi dans le même temps du déploiement des forces armées libanaises dans le sud du Liban". Mais l’armée israélienne n'a pas réagi et affirme poursuivre des "activités défensives" au sud du Liban.
Jeudi, la Final s'est dite "préoccupée" par "la poursuite des destructions" menées par l'armée israélienne dans le sud du Liban. L'armée libanaise a annoncé de son côté avoir renforcé son déploiement dans plusieurs zones du sud du Liban où "les forces israéliennes ont pénétré", notamment dans les régions de Qantara et Wadi al-Hujair.
Une trêve globalement respectée
Les deux camps s'accusent mutuellement violations répétées. Un raid israélien a visé mercredi une bâtisse dans les environs de la localité de Tarya, sans faire de victimes. Une source a déclaré à l'AFP que ces frappes visaient des entrepôts utilisés par le Hezbollah. Mais malgré ces montées en tension, avec des actions présumées du Hezbollah et des frappes aériennes israéliennes répétées, l’accord de cessez-le-feu est globalement respecté.
Peu de retours de déplacés israéliens
L'un des objectifs de la guerre pour Israël était de permettre le retour des déplacés. Sur les 61 000 Israéliens qui sont partis depuis le 7 octobre 2023, très peu sont revenus dans les villes et villages situés aux abords de la frontière israélo-libanaise. Il n’y a pas de chiffres officiels mais les autorités locales parlent de quelques centaines de personnes seulement. On estime que nombre de familles attendent la fin de l’année scolaire pour revenir. Mais surtout elles veulent voir si le cessez-le-feu a des chances de tenir.
Depuis l’entrée en vigueur de la trêve, des habitants déplacés - qui pour la majorité n’habitent pas très loin - reviennent voir ce qui se passe chez eux. Ils constatent l’étendue des dégâts, qui dans de nombreux cas est considérable. C’est le cas notamment dans la ville de Kyriat Shmona ou dans le village de Metula, un ancien site pastoral. Ils veulent voir quelles indemnisations ils recevront du gouvernement pour la reconstruction de ces agglomérations. Mais il existe aussi un effet psychologique et beaucoup d'habitants du nord n’ont tout simplement pas l’intention de revenir chez eux.
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