Guerre au Proche-Orient : quelles étaient les cibles de l'attaque iranienne de missiles contre Israël ?

Quelque 200 missiles ont été tirés mardi soir par Téhéran vers Israël. Un Palestinien a été tué par des éclats en Cisjordanie occupée et deux personnes ont été légèrement blessées en Israël.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Des membres des forces de l'ordre israéliennes inspectent un cratère laissé par un missile près d'un bâtiment scolaire à Gedera, dans le sud d'Israël, le 1er octobre 2024. (MENAHEM KAHANA / AFP)

Opération "Promesse honnête 2". Il était un peu plus de 18h30 heure française, mardi 1er octobre, quand les sirènes ont retenti mardi partout en Israël pour la deuxième fois en six mois. L'Iran a lancé une salve de missiles contre l'Etat hébreu, baptisée "Promesse honnête 2", prenant de cours une partie de la communauté internationale.

Les Gardiens de la Révolution, armée idéologique iranienne, ont affirmé avoir "visé le cœur" d'Israël, pour venger la mort du chef du Hezbollah pro-iranien Hassan Nasrallah, du chef du Hamas palestinien Ismaïl Haniyeh et d'un de leurs commandants, Abbas Nilforoushan, tué en même temps que Nasrallah au Liban.

"Droit à l'autodéfense"

Le chef d'état-major iranien a affirmé que les missiles avaient visé "les trois principales bases aériennes militaires du régime sioniste, les services secrets israéliens" et deux bases aériennes, dont l'une "utilisée pour assassiner le martyr Nasrallah". L'Iran "n'a ciblé que les bases militaires", a assuré le général Bagheri sur la télévision nationale. L'Iran a exercé son "droit à l'autodéfense", et agi après "une immense retenue pendant près de deux mois, afin de laisser la place à un cessez-le-feu à Gaza", a écrit sur X son chef de la diplomatie, Seyed Abbas Araghchi.

Le 13 avril, en riposte à une frappe meurtrière imputée à Israël sur le consulat iranien à Damas, l'Iran avait déjà tiré vers Israël quelque 350 drones explosifs et missiles, première attaque directe du genre, baptisée "Promesse honnête". La plupart des missiles avaient alors été interceptés par Israël avec l'aide d'alliés, surtout les Etats-Unis. Ce 1er octobre, selon Téhéran, "90 % des missiles ont atteint leur objectif". L'attaque a fait deux blessés légers en Israël, selon les secours, et un Palestinien a été tué par des éclats de missile à Jéricho, en Cisjordanie occupée, selon un responsable palestinien. La plupart des missiles ont été interceptés par le système de défense "Dôme de fer".

Rapidement, Israël a menacé de riposter. "L'Iran a commis une grave erreur ce soir et en paiera le prix", a déclaré le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, précisant : "Nous nous en tiendrons à ce que nous avons fixé : celui qui nous attaque, nous l'attaquons".

La crainte d'une riposte

Dans la soirée, le ministre iranien des Affaires étrangères a appelé de son côté ses homologues français, allemand et britannique et a affirmé que les opérations de Téhéran étaient "terminées", avant de mettre en garde Israël contre toute réponse. Il a également affirmé que si jamais Israël décidait de riposter, la réponse de l'Iran sera encore plus dure la prochaine fois. Le chef d'état-major iranien, le général Mohammad Bagheri, a promis que l'Iran frappera "avec une plus grande intensité" et visera "toutes les infrastructures" du pays si Israël met à exécution sa menace de représailles. "Si le régime sioniste, qui est devenu fou, n'est pas contrôlé par ses soutiens américain et européen et veut poursuivre ces crimes ou agir contre notre souveraineté et notre intégrité territoriale, l'opération comme celle de ce soir (mardi) sera répétée avec une plus grande intensité et toutes les infrastructures du régime seront visées", a déclaré le général Bagheri à la télévision d'Etat iranienne.

Les autorités iraniennes, enfin, ont également mis en garde tout autre pays d'intervenir dans ce conflit, en particulier les Etats-Unis, qui ont exprimé leur solidarité avec l'État hébreu. Dans la nuit, des Iraniens sont descendus dans la rue pour exprimer leur joie à Téhéran, mais aussi dans les villes de province. Mais tout le monde craint maintenant une riposte israélienne et une généralisation de la guerre à toute la région.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.