Mandat d'arrêt émis contre Benyamin Nétanyahou : "Le signal qui est envoyé c'est que personne n'est au-dessus des lois", analyse Amnesty International
"Du côté d'Amnesty International, on accueille plutôt favorablement ces mandats. Ce sont des mandats d'arrêt qui concernent à la fois Israël et les Palestiniens, on a un membre de la branche armée du Hamas et deux personnalités israéliennes", réagit jeudi 21 novembre sur franceinfo Aymeric Elluin, chargé plaidoyer armes et conflits armés chez Amnesty International France.
La CPI (Cour pénale internationale) a émis des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, l'ancien ministre de la Défense en Israël Yoav Gallant et le chef de la branche armée du Hamas, Mohammed Deif. Ces mandats ont été émis "pour des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'État d'Israël et de l'État de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", détaille la CPI dans un communiqué.
Un message "extrêmement fort et puissant"
"C'est un signe envoyé qui est très fort. Cette Cour pénale internationale est la seule juridiction pénale permanente à vocation universelle pour juger les crimes les plus graves au niveau du droit international : crimes de guerres, crimes contre l'humanité, crimes de génocide. Le signal qui est envoyé c'est que personne n'est au-dessus des lois. Le message qui est envoyé est extrêmement fort et puissant", détaille Aymeric Elluin.
"Maintenant cette justice pénale internationale ne peut fonctionner qu'avec les États qui ont la responsabilité d'arrêter et de mettre à disposition de la justice l'ancien ministre de la Défense et le Premier ministre israélien", explique Aymeric Elluin.
"L'arrestation est de la responsabilité des États".
Aymeric Elluin, d'Amnesty Internationalà franceinfo
"Il est indispensable que les États répondent à leurs obligations, donc ce n'est pas que la France pourrait, c'est que la France doit arrêter Benjamin Nétanyahou s'il se trouve sur son territoire et les États qui ne sont pas membres de la CPI sont invités à collaborer" avec elle.
Selon Israël, Mohammed Deif a été tué par une frappe le 13 juillet dans le sud de Gaza, mais le Hamas nie sa mort. Un mandat d'arrêt a tout de même été émis à son encontre car le procureur de la CPI n'a pas été en mesure de déterminer si Deif était mort, a précisé la juridiction. Cette position de la CPI est justifiée selon Aymerix Elluin, "quand elle communique sur les mandats d'arrêt, elle indique qu'elle n'a pas d'informations concernant la mort effective de Mohammed Deif. La CPI n'est pas capable de dire que cette personne est morte".
Par ailleurs, "la CPI n'a pas de capacités opérationnelles pour procéder à l'arrestation de personnes faisant l'objet de mandats d'arrêt. Ces personnes doivent impérativement être remises à la justice internationale pour éviter qu'elles ne continuent à commettre les crimes" dont elles sont accusées et "pour éviter qu'elles n'entravent le déroulement de la justice et qu'elles y échappent".
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