Reportage "L'esprit de Noël n'est plus présent" : à Bethléem, en Cisjordanie, des célébrations difficiles en temps de guerre entre Israël et le Hamas

Pour la deuxième année consécutive, les festivités de Noël se déroulent dans un contexte lourd dans ce berceau du christianisme. "On ne fête pas en solidarité avec le peuple de Gaza", explique un fidèle.
Article rédigé par franceinfo - Eleonore Weil
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Les bancs de la basilique de la Nativité de Bethléem, en Cisjordanie, sont pleins pour la messe de Noël, le 24 décembre 2024. (ELEONORE WEIL / FRANCE INFO / RADIO FRANCE)

Pas de sapin géant illuminé, ni de décorations scintillantes, mais plutôt des camions de police massés sur la place de la Mangeoire, témoins silencieux d'une ambiance pesante. Comme l'année dernière, la ville de Bethléem, en Cisjordanie, célèbre Noël dans la tristesse, mardi 24 décembre, plus d'un an après le début de la guerre entre Israël et le Hamas. "On ne fête pas Noël en solidarité avec le peuple de Gaza", explique Tamer, qui tient un magasin de souvenirs. "C'est l'esprit de Noël qui n'est plus présent ici", déplore-t-il.

Dans cette ville considérée, selon la tradition, comme le berceau du christianisme, l'ombre de la guerre plane partout. La tristesse est partout, elle s'imprègne dans l'air", regrette Lilia, une habitante de Bethléem. "Pas de lumière, pas de sapin de Noël, pas de visages souriants et, surtout, plus de foule devant l'église de la Nativité", observe-t-elle.

Les messes sont maintenues

Si les festivités du réveillon de Noël ont été annulées en solidarité avec les chrétiens palestiniens de Gaza, les cérémonies religieuses, elles, ont été maintenues. Malgré ce contexte difficile, quelques pèlerins ont tout de même choisi d'entreprendre ce voyage. Parmi eux, Alexis, un Français originaire d'Indre-et-Loire, qui a décidé de marcher jusqu'à Bethléem. "Ce qui est très particulier, c'est que là, je suis en train d'attendre pour la messe de la Nativité, alors que j'ai mis tous ces mois à marcher", raconte-t-il. "C'est une attente qui est un peu étrange, mais qui, je sais, va être couronnée par une messe incroyable", poursuit-il.

Moins de monde, ça va permettre une prière plus profonde pendant la messe pour toutes ces âmes en souffrance, toutes ces familles écorchées.

Alexis, un Français originaire d'Indre-et-Loire

à franceinfo

Dans la basilique de la Nativité, les cloches sonnent pour annoncer le début de la messe, mardi soir. Le Patriarche latin évoque une année difficile, marquée par le sang, les larmes et des espoirs brisés. Il conclut son homélie en exprimant sa solidarité avec les Palestiniens de Gaza. Un message de paix et d'espoir qui résonne sous les voûtes de l'église Sainte-Catherine. Une lueur de réconfort, peut-être, pour les fidèles de Bethléem en ce deuxième Noël dans l'ombre de la guerre.

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