Témoignages Guerre au Proche-Orient : "Il me reste peu de temps à vivre et je souhaite passer ce temps en paix", confient des réfugiés libanais

Israël élargit son offensive au sud du Liban. Benyamin Nétanyahou a appelé les Libanais à "sauver" leur pays en le libérant "du Hezbollah", menaçant le pays du Cèdre de connaître le même sort que la bande de Gaza.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Les panaches de fumée se propagent après le bombardement israélien du sud du Liban depuis le nord d’Israël, le 29 septembre 2024. (MENAHEM KAHANA / AFP)

Siham et son mari, Sakaria, viennent du village de Chehour, au sud de la rivière Litani. Victimes des frappes israéliennes, ils ont dû quitter leur maison en quelques minutes, laissant tout derrière eux. "Deux bombardements ont touché deux maisons à côté de la nôtre, dit-elle. Huit familles vivaient là... La voisine venait tout juste d’accoucher, il y a un mois. On a vu les cadavres, le bébé a eu la tête coupée. On n’a même pas eu le temps de fermer la porte, on est partis. Je n’ai aucune nouvelle de ma famille, de mes frères, rien". Ce jour-là, 13 personnes sont mortes dans le village.

Alors que les frappes se poursuivent au sud du Liban, impossible pour Zakaria, 65 ans, de savoir désormais quelle est la situation sur place. "Je ne sais pas si ma maison est encore debout. Si c'est le cas, on y retournera peut-être un jour. Sinon, nous sommes définitivement sans abris". 

"Ce sont des criminels, ils veulent prendre nos terres"

Après une première étape chez des amis à Beyrouth, dans un appartement bondé avec d'autres déplacés, Siham et Zakaria ont trouvé refuge chez un proche, dans le village d'Alès, sur les hauteurs de Beyrouth.

De là, il est possible de voir les bombes s'abattre sur la capitale libanaise. Israël doit cesser, dit Zakaria, de massacrer des civils. "Ce sont des criminels, ils veulent prendre nos terres, dit-il. Depuis les années 2000, au sud Liban, nous vivons des moments difficiles. Il me reste peu de temps à vivre et je souhaite passer ce temps en paix, dans ma maison, sur mes terres, et me sentir en sécurité". 

Toutes les nuits, depuis le village d’Aley, sur les hauteurs de Beyrouth, où ils se sont réfugiés, Zakaria et Siham peuvent entendre les bombardements incessants sur la capitale. Avec cette peur : que la maison où ils se trouvent, qui accueille 25 autres personnes ne finisse elle aussi par s’effondrer. Au Liban, disent-ils, nous ne sommes plus en sécurité nulle part. L'armée israélienne est engagée depuis le 30 septembre au sud du pays. En réponse, le Hezbollah a menacé mardi 8 octobre d'intensifier ses frappes sur Israël, et notamment sur Haïfa, la grande ville du nord, si l'Etat hébreu continue de bombarder le Liban.

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