Mort du général Soleimani : l'Iran dit s'affranchir de toute "limite sur le nombre" de ses centrifugeuses

Article rédigé par Yann Thompson, Pierre Godon
France Télévisions
Publié Mis à jour
Une photo publiée le 23 décembre 2019 par l'agence atomique iranienne montrant l'intérieur d'une centrale nucléaire iranienne, à Arak, au sud de la capitale Téhéran. (ATOMIC ENERGY ORGANIZATION OF IR / AFP)

Dans un communiqué, publié dimanche, Téhéran indique néanmoins que "la coopération de l'Iran avec l'AIEA [l'Agence internationale de l'énergie atomique] se poursuivra comme avant".

Ce qu'il faut savoir

Deux jours après l'assassinat du général iranien Qassem Soleimani par les Etats-Unis, Washington et Téhéran haussent le ton. "La réponse sera assurément militaire et contre des sites militaires", a déclaré, dimanche 5 janvier, à CNN, le général de brigade Hossein Dehghan, conseiller militaire de l'ayatollah Ali Khamenei. Le même jour, l'Iran a annoncé que le pays ne se sentait désormais plus tenu par aucune limite "sur le nombre de ses centrifugeuses". Suivez la situation dans notre direct.

Marée humaine pour rendre hommage à Soleimani. Des dizaines de milliers de personnes ont envahi, dimanche, les rues d'Ahvaz (sud-ouest de l'Iran) au premier de trois jours d'hommage national prévus dans le pays. Ahvaz est la capitale du Khouzestan, province martyre de la guerre Iran-Irak (1980-1988) pendant laquelle le général commença à s'illustrer.

Téhéran prend ses distances avec l'accord de Vienne. L'Iran a annoncé dimanche ce qu'il a présenté comme la "cinquième et dernière phase" de son plan de réduction de ses engagements en matière nucléaire, affirmant qu'il ne se sentait désormais plus tenu par aucune limite "sur le nombre de ses centrifugeuses". Le gouvernement de la République islamique indique néanmoins que "la coopération de l'Iran avec l'AIEA [l'Agence internationale de l'énergie atomique, qui soumet son programme nucléaire à un strict contrôle] se poursuivra comme avant".

Paris appelle l'Iran à éviter toute "escalade militaire susceptible d'aggraver" l'instabilité régionale. L'Elysée a annoncé, dimanche soir, qu'Emmanuel Macron s'était entretenu au téléphone avec le président américain Donald Trump. "Face à la récente montée des tensions en Irak et dans la région, le Président de la République a souligné son entière solidarité avec nos alliés face aux attaques perpétrées ces dernières semaines contre les emprises de la Coalition en Irak", écrit la présidence française. Le chef de l'Etat souhaite que l’Iran mette un terme à ses "activités déstabilisatrices" et "s’abstienne de toute mesure d’escalade militaire susceptible d’aggraver encore l’instabilité régionale".

Le Parlement irakien demande au gouvernement de "mettre fin à la présence des troupes étrangères" dans le pays. Dimanche, lors d'une séance extraordinaire retransmise exceptionnellement en direct à la télévision d'Etat et en présence du Premier ministre démissionnaire Adel Abdel Mahdi, les députés ont approuvé une décision qui "contraint le gouvernement à préserver la souveraineté du pays en retirant sa demande d'aide", a indiqué le chef du Parlement, Mohammed al-Halboussi. 

Donald Trump menace de frapper "52 sites" iraniens. Certains de ces sites iraniens "sont de très haut niveau et très importants pour l'Iran et pour la culture iranienne", a prévenu le président américain, samedi soir, sur Twitter.

Téhéran met en garde le président américain. Le ministre iranien des Affaires étrangères a estimé que la menace de Donald Trump de viser des sites culturels est "un crime de guerre""La réponse sera assurément militaire et contre des sites militaires", a déclaré à CNN le général de brigade Hossein Dehghan, conseiller militaire de l'ayatollah Ali Khamenei. "L'Iran ne cherche pas la guerre mais est prêt à faire face à toute situation", a déclaré le porte-parole des Affaires étrangères iranien.

Le Hezbollah menace l'armée américaine. Le chef du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, a averti dimanche que l'armée américaine allait "payer le prix" pour avoir tué le général iranien Qassem Soleimani et un haut commandant irakien. "Le juste châtiment [visera] la présence militaire américaine dans la région: les bases militaires américaines, les navires militaires, chaque officier et soldat dans la région", a-t-il averti.

 La coalition internationale anti-EI suspend ses opérations en Irak. Cette coalition, emmenée par les Etats-Unis, a annoncé, dimanche, qu'elle est "désormais totalement dédiée à protéger les bases irakiennes qui accueillent [ses] troupes". Depuis plus de deux mois, 13 attaques à la roquette, attribuées par Washington aux factions irakiennes pro-Iran, ont visé des intérêts américains en Irak, notamment des bases militaires. Samedi, une puissante faction pro-Iran a donné jusqu'à dimanche soir aux soldats irakiens pour s'éloigner de ces bases.