Accord sur les otages entre Israël et le Hamas : en Cisjordanie, l'annonce de la libération des prisonniers palestiniens est accueillie avec prudence

Un accord pour la libération d'une cinquantaine d'otages israélien a été trouvé, mercredi, en échange de prisonniers palestiniens détenus en Israël et d'une pause de quatre jours des hostilités dans la bande de Gaza.
Article rédigé par franceinfo
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Des manifestants lors d'un rassemblement dans la ville de Ramallah, en Cisjordanie occupée, en soutien à Gaza et aux prisonniers palestiniens détenus dans les prisons israéliennes, le 14 novembre 2023. (ZAIN JAAFAR / AFP)

Après 46 jours d’une guerre meurtrière, Israël et le Hamas se sont entendus sur la libération d'otages. Ce sont 50 Israéliens otages à Gaza depuis le 7 octobre qui doivent être libérés au compte-gouttes. En échange d’une trêve de quatre jours dans la bande de Gaza - encore visée par des frappes israéliennes - et la libération de 150 prisonniers palestiniens.

À Ramallah en Cisjordanie, cette annonce est vécue comme une avancée certaine et surtout une rare "bonne nouvelle" depuis le 7 octobre car la libération d'un prisonnier est toujours une fête. Les proches se réunissent autour de celui qui sort de prison, l’accueillent avec des klaxons, des drapeaux et un dîner de bienvenue. C’est quelque chose que les familles attendent avec impatience. Mais à Jérusalem, la police se prépare déjà à empêcher ces célébrations comme l'ont affirmé de hauts responsables mercredi matin.

Une annonce en demi-teinte

Une chose est sûre, à Ramallah, l’optimisme est prudent. D’abord, car il y a beaucoup d’incertitude encore. La liste publiée par Israël comprend deux fois plus de noms 300 prisonniers : 49 membres du Hamas, 33 femmes, la plus âgée a 59 ans, et 123 jeunes entre 14 et 18 ans, ces derniers sont accusés d’avoir lancé des pierres, détenus des armes, jetées des bombes incendiaires ou avoir été à l’origine d’incendies criminels. Ils sont tous susceptibles d’être libérés mais tous ne sortiront pas. "Ce ne sont que des mineurs", lance Huda, une habitante de Ramallah qui aimerait que tous les jeunes puissent sortir : "Nous voudrions les rassurer, leur dire qu’ils vont tous sortir. Beaucoup n’ont même pas d’argent pour s’acheter des choses en prison. Nous voudrions comprendre car personne ne se soucie des enfants comme eux."

Les Palestiniens aimeraient que plus de prisonniers soient libérés, évidemment. Il y a surtout la déception de ceux dont les proches ne figurent pas dans l’accord, tous les hommes notamment. Sans compter toutes les familles des prisonniers qui sont derrière les barreaux depuis une dizaine d’années. Car sur cette liste, on voit que certains des mineurs étaient détenus depuis deux ans pas plus et la plupart attendent toujours un procès. Et comme le rappelle le président du Club des prisonniers mercredi matin, Qaddoura Fares, il y a 8 300 Palestiniens actuellement détenus dans des prisons israéliennes. Le nombre de personnes arrêtées n’a pas cessé d’augmenter : plus de 3 000 Palestiniens depuis le 7 octobre.

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