Antisémitisme : "Avant, si vous alliez voir 'Rabbi Jacob' au cinéma, vous rigoliez avec bienveillance", regrette le sociologue Michel Wieviorka
Le sociologue Michel Wieviorka était invité sur le plateau du 19/20 info, mardi 31 octobre, à la veille de la publication de son dernier livre, La Dernière histoire juive, âge d'or et déclin de l'humour juif (Denoël). Les juifs ont-ils perdu l’envie de rire ? “Il y avait un espace pour un humour juif, jusque dans les années 1960-70-80, qui s’ouvrait vers d’autres que les juifs. Si vous alliez voir au cinéma Rabbi Jacob, vous rigoliez avec bienveillance. (…) Puis, à partir de la fin des années 90, début des années 2000, cet espace a commencé à se rétrécir (…) et aujourd'hui, il s'est dramatiquement refermé", affirme-t-il.
Ce rétrécissement correspond-il à une hausse de l'antisémitisme ? “Il y a eu un maintien de l’antisémitisme. Il y a eu des actes terroristes antisémites (…), des préjugés, et puis des transformations dans le monde de l’immigration qui ont certainement ouvert un espace pour l’antisémitisme”, poursuit le chercheur. Interrogé sur les étoiles de David taguées au pochoir sur les immeubles à Paris, il s’interroge : “Est-ce que l’on sait quelque chose sur les auteurs de ces tags ? Pour moi, c’est la première question. Parce qu'on accuse très souvent assez spontanément le monde issu de l’immigration maghrébine, pour le dire vite, et d'un autre côté, assez paradoxalement, l'extrême droite de Marine Le Pen dit 'nous, l'antisémitisme, certainement pas (…)", avance Michel Wieviorka. "Je pense qu'une partie de ces menaces a quelque chose à voir aussi avec l'extrême droite."
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