"C'est seulement une terre vide" : à quoi ressemble al-Mawasi, cette "zone humanitaire" proposée par l'armée israélienne dans la bande de Gaza  ?

Avec la fin de la trêve, la situation humanitaire dans la bande de Gaza inquiète certaines ONG et instances internationales. Les combats et bombardements visent de plus en plus le sud de l'enclave, où s'est réfugiée la population.
Article rédigé par Etienne Monin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
De la fumée s'élevant de bâtiments touchés par des frappes israéliennes, dans la bande de Gaza, après la reprise des combats entre Israël et le Hamas, le 2 décembre 2023. (JOHN MACDOUGALL / AFP)

La reprise des combats dans la bande de Gaza, après la fin de la trêve entre le Hamas et Israël, et l'intensification des bombardements mettent en péril la survie des habitants qui sont massivement réfugiés dans les deux tiers sud de l’enclave palestinienne. "L'enfer sur Terre est de retour à Gaza", a déclaré Jens Laerke, porte-parole du bureau humanitaire de l'ONU à Genève.

Après avoir demandé de quitter le nord de la bande de Gaza, l'armée israélienne a demandé aux habitants des zones orientales de Khan Younes d'évacuer vers le Sud. Depuis plusieurs semaines, elle propose notamment aux Palestiniens de s’installer sur une bande de terre qui serait sécurisée et qu’elle a déclarée "zone humanitaire".

Cette enclave s’appelle al-Mawasi et se trouve dans le sud de la bande de Gaza, à quelques kilomètres de la frontière égyptienne. Il s'agit d'un rectangle de un kilomètre de large et de 14 kilomètres de long, collé contre la mer. Elle se trouve à côté du secteur dans lequel étaient implantées les anciennes colonies israéliennes avant l’évacuation de Gaza en 2005.

"Cette zone n'est pas sécurisée"

En tout, 1 400 bédouins habitent sur ce terrain plat, découpé par les murs des grandes propriétés. Khaled, un Gazaoui réfugié à Rafah, est allé vendredi sur place pour tenter de trouver une maison à louer. Selon lui, il n’y a rien sur place pour accueillir des centaines de milliers de déplacés : "Cette zone n'est pas sécurisée à 100% parce qu'il n'y a aucun signe de civilisation, c'est-à-dire qu'on ne trouve pas de clinique, ni d'hôpitaux, ni de pharmacies, ni de magasin, ni de boulangerie. C'est seulement une terre vide."

Dans sa présentation, l’armée israélienne a prétendu que l’aide humanitaire serait fournie dans cette zone. Mais pour l’heure, les ONG et les agences humanitaires ont pris leur distance avec cette idée de concentrer la population sur une minuscule partie de l’enclave.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.