Diffusion du film des attaques du Hamas à l'Assemblée : Aurélien Pradié n'y participera pas pour éviter "un seul sentiment, celui de la vengeance"
Aurélien Pradié, député LR du Lot, invité de franceinfo mardi 14 novembre, déclare qu'il n'assistera pas à la diffusion du film des attaques du Hamas à l'Assemblée nationale. Il risque de sortir "avec un seul sentiment, celui de la vengeance. Je connais mes fragilités". "Ce n’est pas par choix militant, mais parce que je vois très bien ce qu'est l'horreur de la guerre, les monstruosités que le Hamas a pu commettre", assure le député LR qui ne ressent pas le "besoin de la voir sur des images".
Le député Les Républicains balaie toute polémique sur cette projection à l'Assemblée nationale, ce sont des images véritables, avance-t-il, mais il appelle les autres députés à la vigilance. "Je pense qu'il faut que notre classe politique et notre Nation fasse attention à une chose : la guerre ce n'est pas que des images, on peut être engagé contre les horreurs sans avoir besoin de participer à une projection", ajoute-t-il, précisant qu'il continuera de combattre "avec la plus absolue fermeté les monstruosités du Hamas". "Il ne peut pas y avoir de fascination pour la force brute, jamais […] si seule l'horreur et la haine nous commandent, alors nous n'avancerons pas", prévient l'élu.
"Si nous installons dans notre pays, comme dans le monde, comme seul guide politique la vengeance, alors nous ne réussirons rien et les organisations terroristes gagneront."
Aurélien Pradié, député LR du Lotà franceinfo
Aurélien Pradié assure que ces organisations veulent nous voir "céder à la haine". ll y a "une crainte naturelle" que l'émotion prenne le dessus "sur la raison", alors qu'il faut, selon lui, "chercher un horizon, la paix".
Pourtant pas question pour Aurélien Pradié d'employer le terme de "cessez-le-feu" dans ce conflit. "Il faut que les mots de la France soient précis : un cessez-le-feu, c'est entre deux armées régulières, il n'y a pas de cessez-le-feu avec une organisation terroriste". "En revanche, là où la parole de la France est juste c'est que nous ne pouvons pas nous habituer aux morts, et aux morts civils", ajoute Aurélien Pradié. "Plus Gaza sera un cimetière, plus le Hamas a des chances de s'installer durablement en Palestine", alerte Aurélien Pradié citant comme exemple la situation du Hezbollah au Liban. "Il ne se passe pas une journée sans laquelle je sois tiraillé entre deux sentiments : celle de la réplique nécessaire à un acte terroriste [...] mais je sais aussi que si nous cédons à cette idée de frapper tout le temps, indifféremment, nous allons servir l'installation politique du Hamas, et je le refuse".
Selon lui, il est désormais fondamental "d'ouvrir le début des discussions vers la paix". "Ce n'est pas une lâcheté, mais le courage", martèle-t-il assurant également qu'il "faudra tout rebâtir", "d'une autorité palestinienne politique qui n'existe plus aujourd'hui", à "une autorité politique israélienne, sans cela, nous n'y arriverons pas".
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