Guerre au Proche-Orient : ce qu'il faut retenir du vendredi 15 novembre

L'armée israélienne favorise le pillage de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, en s'en prenant notamment aux forces de police palestiniennes qui tentent de le combattre, ont accusé 29 ONG dans un rapport commun.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Les dégâts d'une frappe israélienne à Beyrouth (Liban), le 15 novembre 2024. (AFP)

Le Hamas s'est dit "prêt" à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, vendredi 15 novembre, tandis que le Liban étudie une proposition américaine de trêve, ont indiqué des responsables libanais. Pendant ce temps, les frappes israéliennes se sont poursuivies sur Beyrouth, la capitable libanaise. Voici ce qu'il faut retenir de cette nouvelle journée de guerre.

La capitale libanaise visée par des frappes israéliennes

Une nouvelle série de raids israéliens a visé la banlieue sud de Beyrouth, a rapporté l'agence de presse libanaise Ani, une frappe provoquant l'effondrement d'un immeuble de plusieurs étages près d'un carrefour animé de la capitale libanaise.

Des photos prises par un photographe de l'AFP à la périphérie de la banlieue sud montrent un projectile touchant l'immeuble au niveau de ses étages inférieurs, déclenchant une boule de feu et l'effondrement de la structure dans un nuage de fumée.

L'agence Ani a fait état d'un "raid violent mené par l'aviation de l'ennemi israélien" sur le quartier de Ghobeiry, tout près du rond-point de Tayouné, secteur très animé de Beyrouth, et face à Horch Beyrouth, le plus grand parc de la capitale. Après la frappe, la défense civile a été dépêchée sur place pour éteindre un incendie au milieu des décombres fumants, avant l'intervention d'un bulldozer pour déblayer les gravats.

Le Hamas se dit "prêt" à un cessez-le-feu

Le Hamas est "prêt" à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et appelle Donald Trump à "faire pression" sur Israël pour qu'il mette fin à ses opérations militaires, a déclaré un haut responsable du mouvement islamiste palestinien.

"Le Hamas est prêt à parvenir à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza au cas où une proposition de cessez-le-feu est présentée et à condition qu'[Israël] le respecte", a dit un membre de son bureau politique, Bassem Naïm, en appelant "l'administration américaine et Trump à faire pression sur le gouvernement israélien pour arrêter l'agression" à Gaza.

"Le Hamas a informé les médiateurs qu'il était en faveur de toute proposition qui lui est soumise, qui aboutirait à un cessez-le feu définitif et au retrait militaire de la bande de Gaza, permettant le retour des déplacés, un accord sérieux pour un échange de prisonniers, l'entrée de l'aide humanitaire et la reconstruction", a ajouté Bassem Naïm.

Le Liban dit étudier une proposition de trêve

Le Liban étudie une proposition américaine de trêve, ont indiqué des responsables libanais, alors que le Qatar a suspendu sa médiation entre Israël et le Hamas. Un haut responsable libanais a indiqué que l'ambassadrice américaine à Beyrouth, Lisa Johnson, avait présenté au Premier ministre, Najib Mikati, et au chef du Parlement, Nabih Berri, un plan en 13 points qui prévoit notamment une trêve de 60 jours et le déploiement de l'armée dans le sud du Liban, à la frontière avec Israël. Une deuxième source gouvernementale libanaise a confirmé qu'une proposition était à l'étude.

Une frappe israélienne sur Damas, en Syrie

Une frappe israélienne a visé à Damas le quartier huppé de Mazzé, a indiqué l'agence de presse officielle syrienne Sana, deuxième raid de ce type en deux jours. Israël a intensifié ses frappes ces dernières semaines sur le territoire syrien.

De son côté, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a assuré que la frappe avait visé un complexe résidentiel réservé aux militaires. Jeudi, 13 personnes, dont sept civils, avaient été tuées dans des frappes similaires ayant détruit trois immeubles dans ce même quartier, selon l'OSDH.

Des ONG accusent l'armée israélienne de favoriser le pillage de l'aide humanitaire

L'armée israélienne favorise le pillage de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, en s'en prenant notamment aux forces de police palestiniennes qui tentent de le combattre, ont accusé 29 ONG dans un rapport commun.

"Le pillage est un problème récurrent, conséquence du ciblage par Israël des forces de police restantes à Gaza, de la pénurie de biens essentiels, du manque de routes et de la fermeture de la plupart des points de passage, et du désespoir de la population qui en résulte dans ces conditions désastreuses", pointent ces ONG, dont Médecins du monde, Oxfam ou encore le Norwegian refugee council.

L'armée israélienne "échoue" en outre à "empêcher le pillage des camions d'aide et les gangs armés à extorquer aux organisations humanitaires de l'argent pour leur protection", poursuivent les ONG. 

Dans leur rapport, les ONG affirment également que "dans certains cas", alors que des policiers palestiniens "tentaient de prendre des mesures contre les pilleurs, ils ont été attaqués par les troupes israéliennes". "De nombreux incidents se déroulent à proximité ou sous les yeux des forces israéliennes, sans qu'elles n'interviennent, même lorsque les camionneurs demandent de l'aide".

Une nouvelle vidéo de l'otage israélien Trupanov à Gaza

Le Jihad islamique a diffusé un nouvel extrait vidéo de l'otage israélien Sacha Trupanov, deux jours après la diffusion d'une première vidéo. Dans cet extrait, le jeune homme, identifié mercredi sur la vidéo par ses proches, s'adresse au chef du parti ultra-orthodoxe, Shass Arié Dery, membre de la coalition gouvernementale, pour qu'il contribue à sa libération et celle des autres otages encore en captivité à Gaza.

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