Guerre dans la bande de Gaza : ce qu'il faut retenir de la journée du mardi 14 mai

La ville de Rafah est toujours menacée d'une offensive d'envergure. Dans le petit territoire palestinien ravagé par les bombardements, la population civile, déplacée plusieurs fois depuis le début de la guerre, est de nouveau sur les routes pour tenter de trouver un refuge.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Alors que les attaques israéliennes sur Gaza se poursuivent, face à la menace d'attaques intensifiées contre la ville de Rafah, dans le sud de Gaza, des milliers de Palestiniens déplacés fuient la frontière égyptienne, le 14 mai 2024. (ANAS ZEYAD FTEHA / ANADOLU / AFP)

Les bombardements israéliens incessants sur la bande de Gaza ont fait des dizaines de morts, a annoncé mardi 14 mai le Hamas, à l'heure où près de 450 000 Palestiniens ont dû fuir des secteurs pilonnés de la ville de Rafah menacée d'une offensive d'envergure. Au huitième mois de la guerre déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent sur le sol israélien du mouvement islamiste palestinien Hamas, les Israéliens commémorent de leur côté le 76e anniversaire de la création de leur Etat.

De nouvelles frappes sur la bande de Gaza

Avant l'aube mardi, des frappes ont visé différents secteurs de la bande de Gaza, y compris Rafah, ville de l'extrême sud du territoire où s'entassent des centaines de milliers de Palestiniens en grande majorité des déplacés, selon des témoins et des correspondants de l'AFP. Ces dernières 24 heures, au moins 82 Palestiniens ont péri, ce qui porte à 35 173 le bilan des morts, en majorité des civils, dans la bande de Gaza en un peu plus de sept mois de guerre, selon le ministère de la Santé du Hamas. La défense civile a dénombré au moins huit morts dans une frappe sur un immeuble à Nousseirat.

Des combats acharnés ont lieu dans l'est de Rafah, située à la frontière sud d'Israël, où l'armée est entrée avec des chars le 7 mai. Depuis, le point de passage de Rafah reste fermé, alors qu'il est crucial pour les convois transportant de l'aide à une population menacée de famine à Gaza selon l'ONU. L'Egypte, voisine de la bande de Gaza, et Israël se sont rejeté la responsabilité mardi du blocage de l'entrée de l'aide par Rafah. L'aide humanitaire ne parvient pas aux habitants de la bande de Gaza depuis le 9 mai, affirme de son côté le Qatar.

Les négociations dans "presque dans une impasse"

L'opération militaire d'Israël à Rafah a "fait reculer" les négociations avec le Hamas palestinien, a déploré le Premier ministre du Qatar, médiateur dans les discussions pour une trêve dans la bande de Gaza. "Malheureusement, les choses n'ont pas évolué dans la bonne direction, et en ce moment, nous sommes presque dans une impasse. Bien sûr, ce qui s'est passé à Rafah nous a fait reculer", a déclaré le Premier ministre Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, lors du Forum économique du Qatar.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a juré d'anéantir le Hamas. Pour ce faire, il est déterminé à lancer une opération d'envergure à Rafah où sont retranchés selon lui les derniers bataillons du mouvement islamiste. Premier allié d'Israël, les Etats-Unis remettent en cause la possibilité d'éliminer, avec une telle opération, le mouvement palestinien. "Nous continuons à travailler avec Israël sur une meilleure façon d'assurer la défaite du Hamas partout à Gaza, y compris à Rafah", a déclaré le conseiller à la Sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan.

Israël annonce la mort d'un civil après le tir d'une roquette depuis le Liban 

L'armée israélienne a annoncé qu'un civil israélien avait été tué et cinq soldats blessés dans le nord d'Israël par une roquette tirée depuis le Liban. Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, des échanges de tirs opposent quotidiennement l'armée israélienne au Hezbollah, qui affirme soutenir le mouvement islamiste palestinien.

"Sur la frontière nord, un civil a été tué aujourd'hui par un missile antichar tiré sur Admit", localité à la frontière avec le Liban, a détaillé le porte-parole de l'armée Daniel Hagari. "Durant la journée, nous avons attaqué des dizaines de cibles du Hezbollah dans le sud du Liban", a ajouté le porte-parole.

Premier mort d'un employé international de l'ONU

L'ONU a démenti ne pas avoir informé Israël de l'itinéraire de son véhicule touché par des tirs qui ont entraîné la mort, lundi, d'un de ses employés, de nationalité indienne, dans le sud de Gaza. L'armée israélienne a affirmé n'avoir "pas été informée de l'itinéraire du véhicule" qui selon elle se trouvait dans une "zone de combat en cours".

A Genève, un porte-parole des Nations unies, Rolando Gomez, a affirmé que "l'ONU informe les autorités israéliennes du mouvement de tous [ses] convois" comme "c'est le cas sur tous les théâtres d'opération". "Il s'agissait d'un véhicule de l'ONU clairement identifié", a-t-il ajouté lors d'un point de presse régulier. "C'est un exemple clair du fait qu'il n'y a vraiment aucun endroit sûr à Gaza en ce moment." Il s'agit du premier décès d'un employé international de l'ONU dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre, le 7 octobre.

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