"Dans cette guerre, il n'y a pas de plan" : Israël rend hommage à ses soldats morts, notamment ceux tombés lors du conflit contre le Hamas
Israël célèbre lundi 13 mai Yom Hazikaron, l'hommage à ses soldats morts. Une journée particulièrement nécessaire cette année : en un an, entre le 13 mai 2023 et le 13 mai 2024, 1 594 personnes sont mortes. Parmi elles, 40 enfants, 68 étrangers mais aussi 598 soldats et 113 membres des forces de l'ordre. La plupart, 822 en tout, sont morts le jour du massacre du 7 octobre, les autres pendant les sept mois de guerre à Gaza qui ont suivi.
Sharaf a perdu sa sœur Adar le 7 octobre dernier. Elle était à la tête d'une unité de 25 soldats dans une base militaire, à proximité de la frontière avec Gaza. "Une centaine de roquettes sont tombées dans la base. Et elle m'a ensuite écrit qu'il y avait des tirs d'armes à feu, se remémore Sharaf. Les terroristes sont arrivés à l'entrée de la base. Il y a eu des combats pendant à peu près une heure. Les terroristes avaient des grenades, des lance-roquettes. Adar et les autres commandants avaient juste leurs armes automatiques. Ils se sont battus jusqu'à la dernière balle, jusqu'à leur dernière respiration."
"Beaucoup de gens de cette génération qui ont 19, 20 ou 21 ans ont été tués. Il n’y a rien de plus dur que ça."
Sharaf, à propos de sa sœur et de son bataillon tués au combatà franceinfo
Adar avait 20 ans, elle est morte en première ligne, en protégeant une centaine d'autres militaires moins expérimentés, qui étaient restés dans les abris. "C'est notre pays et on doit souffrir, vivre des choses comme ça et perdre beaucoup de générations. Malheureusement, c'est ce que nous devons faire pour pouvoir vivre ici et pour protéger notre pays", estime Sharaf.
La stratégie militaire décriée
Tous les proches de soldats n'ont pas, ou n'ont plus, cette conviction. Anat a peur pour son fils dans sa troisième et dernière année de service militaire. Depuis le début de l'offensive d'Israël, il combat à Gaza. "Dans cette guerre, il n'y a pas de plan. Le gouvernement ne sait pas quoi faire le jour d'après, pour remplacer le Hamas. Et c'est parce qu'on voit qu'il n'y a pas d'horizon, qu'on comprend que nos fils en paient le prix, déplore Anat. Et en tant que parents, c'est quelque chose qu'on ne peut pas accepter."
Avec 600 autres parents de soldats, Anat a envoyé une lettre au ministre de la Défense et au chef d'État-major pour dénoncer la stratégie du gouvernement et demander l'arrêt de la guerre.
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