Guerre dans la bande de Gaza : ce que l’on sait de la situation à l’hôpital Kamal-Adwan, "hors service" après une frappe israélienne

Selon l'Organisation mondiale de la santé, le dernier hôpital opérationnel dans le nord de la bande de Gaza ne l'est plus depuis une nouvelle attaque israélienne. Les autorités de Gaza affirment que le directeur et une partie du personnel ont été arrêtés.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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La cour de l'hôpital Kamal-Adwan, dans le nord de Gaza, après une frappe israélienne le 25 décembre 2024. (KHALIL RAMZI ALKAHLUT / ANADOLU / AFP)

Son fonctionnement était déjà affecté par des frappes israéliennes. L'hôpital Kamal-Adwan, le dernier à fonctionner dans le nord de la bande de Gaza, "est désormais vide" après la fin d'un raid mené par Israël, a affirmé l'Organisation mondiale de la santé (OMS), samedi 28 décembre. Elle le présentait déjà comme "hors service" vendredi. L'armée israélienne a annoncé la fin de son opération contre ce qu'elle décrit comme un "centre de commandement du Hamas" dans cet établissement, dont le directeur a été arrêté afin de l'interroger. Des patients, soignants et agents de santé ont été évacués, a ajouté l'OMS. Franceinfo fait le point sur la situation sur place.

Des "services incendiés et détruits" selon l'OMS

L'hôpital "Kamal-Adwan est désormais vide", a fait savoir l'OMS, qui s'est dite "consternée" par l'attaque menée par Israël sur l'établissement. La veille, l'organisation expliquait sur X que "de premières informations [faisaient] état de services clés incendiés et détruits pendant le raid"

Citant le directeur de l'hôpital, le ministère de la Santé du territoire palestinien, dirigé par le Hamas, a affirmé que l'armée israélienne avait "mis le feu à tous les services de chirurgie de l'hôpital". Sur X, un porte-parole de Tsahal a démenti la responsabilité des troupes israéliennes : "Alors que les soldats de l'armée israélienne n'étaient pas présents à l'hôpital, un petit incendie s'est déclaré dans un bâtiment vide à l'intérieur de l'hôpital, mais il est sous contrôle", a déclaré Nadav Shoshani.

Des patients évacués

"Les 15 patients critiques qui restaient, 50 soignants et 20 agents de santé ont été transférés à l'hôpital Indonésien, qui manque des équipements et des fournitures nécessaires pour prodiguer des soins adéquats", a détaillé l'OMS samedi. Leur déplacement "dans de telles conditions [présente] de graves risques pour leur survie", a ajouté l'organisation, assurant qu'"une mission urgente de l'OMS à l'hôpital Indonésien est prévue [dimanche] pour déplacer en toute sécurité les patients vers le sud de Gaza".

Vendredi matin, l'hôpital abritait environ 350 personnes, dont 75 blessés et malades, ainsi que 180 membres du personnel médical, d'après le directeur de l'hôpital, Hossam Abou Safiya, cité par le gouvernement de Gaza. Ce médecin avait déjà annoncé, jeudi, la mort de cinq membres du personnel dans une précédente frappe.

En amont de son opération militaire, l'armée israélienne avait déclaré que ses troupes avaient "facilité l'évacuation sécurisée des civils, des patients et du personnel médical". Mais selon le Hamas, "l'armée d'occupation a pris d'assaut l'hôpital Kamal-Adwan, forçant le personnel médical, les patients, blessés et personnes déplacées à évacuer".

Une infirmière de l'hôpital contactée par la BBC raconte que les soldats israéliens ont ordonné l'évacuation dès 7 heures, vendredi, laissant un quart d'heure au personnel et aux malades pour se rassembler dans la cour, avant d'évacuer eux-mêmes les derniers patients.

Des témoins dans le secteur ont indiqué à l'AFP que des centaines de personnes vivant à proximité avaient été "contraintes de se réfugier à l'école al-Fakhoura et à l'hôpital Indonésien" à Jabaliya, une commune proche de Beit Lahia. 

Le personnel médical et le directeur retenus pour être interrogés

L'armée israélienne a confirmé que le directeur de l'établissement, "suspecté d'être un terroriste du Hamas", avait été arrêté pour être interrogé. Le gouvernement du Hamas à Gaza ainsi que la Défense civile ont affirmé plus tôt que le chef de l'hôpital et plusieurs dizaines de membres du personnel avaient été conduits à "un centre de détention, pour les interroger"

Le porte-parole de la Défense civile gazaouie, Mahmoud Bassal, a, lui aussi, dénoncé l'arrestation du directeur de l'hôpital et de "dizaines de membres du personnel médical et technique", ainsi que celle du directeur de la Défense civile dans le nord. Il accuse Israël d'avoir "complètement détruit l'ossature médicale, humanitaire et de secours dans le nord de Gaza".

Une opération contre le Hamas, selon Israël

L'armée israélienne a annoncé samedi la fin de son opération contre un "centre de commandement du Hamas" dans un hôpital du nord de la bande de Gaza. "Les forces ont arrêté plus de 240 terroristes dans les environs", a-t-elle ajouté. 

Le mouvement palestinien s'était exprimé vendredi par un communiqué, "démentant catégoriquement toute activité militaire ou présence de combattants de la résistance dans l'hôpital".

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