Guerre dans la bande de Gaza : que contient le nouvel accord de cessez-le-feu proposé par Israël et relayé par Joe Biden ?

Selon le président américain, la nouvelle feuille de route présentée par l'Etat hébreu doit être acceptée par "tous ceux qui veulent la paix".
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des civils palestinens fuient le camp de réfugiés de Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza, le 31 mai 2024. (OMAR AL-QATTAA / AFP)

Vers une porte de sortie dans le conflit qui ravage la bande de Gaza ? Le président américain, Joe Biden, a affirmé vendredi 31 mai, lors d'une conférence de presse, qu'Israël avait proposé un nouvel accord "global" de cessez-le-feu au Hamas, contre qui l'Etat hébreu mène une guerre sanglante depuis près de huit mois.

Pour la Maison Blanche, les belligérants ne doivent en aucun cas "laisser passer" l'opportunité d'accepter ce protocole de cessez-le-feu, qui compte trois phases. Voici ce qu'il contient, selon les informations communiquées par Washington.

Première phase : le retrait de l'armée israélienne de Gaza pendant six semaines

La "feuille de route" relayée par Joe Biden débute par "un cessez-le-feu total et complet", a-t-il déclaré. Cela comprendrait le retrait des forces israéliennes "de toutes les zones peuplées de Gaza", ainsi que "la libération d'un certain nombre d'otages, dont des femmes, des personnes âgées et des blessés", en échange de la libération de "centaines de prisonniers palestiniens".

Si ce cessez-le-feu était respecté, il permettrait selon Joe Biden de restituer les corps des otages morts, mais également le retour chez eux des civils palestiniens "de toutes les zones de Gaza, y compris dans le nord", a-t-il assuré. "L'aide humanitaire augmenterait" par ailleurs pour atteindre jusqu'à 600 camions par jour, assure le président américain, et pourrait être distribuée de façon "plus efficace" aux populations logées dans les "centaines de milliers d'abris temporaires" que fournirait alors la communauté internationale.

Deuxième phase : la libération des otages et la cessation "permanente" des hostilités

Dans un calendrier qui reste à définir, selon le président américain, un "véritable échange" devra ensuite être organisé. Cela comprend la libération des otages vivants restants, "y compris les soldats de sexe masculin", a-t-il précisé, ce qui devrait coïncider avec un retrait total de Gaza des forces israéliennes. Les échanges organisés à la fin du mois de novembre, lors de la trêve négociée entre Israël et le Hamas, reprendraient ainsi.

Citant la "proposition israélienne", Joe Biden soutient que ces gestes permettront de transformer le cessez-le-feu temporaire en une "cessation permanente des hostilités".

Selon le dirigeant américain, Israël "ne doit plus craindre pour sa sécurité" car les sept mois de guerre ont permis l'élimination d'un nombre suffisamment élevé de combattants du Hamas. "A ce stade, le Hamas n'est plus en état d'organiser un autre 7-Octobre", a-t-il assuré, avant d'exhorter le gouvernement israélien à garder ce cap. "Une guerre illimitée, menée dans la poursuite d'une victoire totale non identifiée (…), ne fera qu'enliser Israël et Gaza", a-t-il déclaré.

Troisième phase : la reconstruction de la bande de Gaza

"Avec ce deal, la reconstruction de Gaza pourra commencer", a poursuivi Joe Biden. A une condition toutefois : que ces travaux et l'aide apportée ne permettent pas au Hamas "de reprendre ses activités". Alors qu'une majeure partie de l'enclave palestinienne est inhabitable, et que l'ONU déplorait vendredi les conditions de vie "apocalyptiques" dans le sud du territoire, ce chantier s'annonce herculéen. 

Selon Joe Biden, la reconstruction devra ainsi mobiliser "les nations arabes, la communauté internationale ainsi que les dirigeants israéliens et palestiniens". Après la remise en état des routes, des hôpitaux et des habitations, "la question de l'autodétermination" pourra se poser, avance le président des Etats-Unis, qui promet que son pays restera le partenaire militaire d'Israël. 

Après avoir déclaré que cette proposition israélienne avait été transmise au Hamas par l'intermédiaire du Qatar, Joe Biden a appelé les différentes parties à accepter ce protocole. "Tous ceux qui veulent la paix maintenant doivent élever la voix et œuvrer pour que cette paix soit une réalité. Il est temps que cette guerre prenne fin", a-t-il exhorté. Peu après cette prise de parole vendredi, Israël a prévenu que sa guerre "ne cessera pas" sans l'anéantissement des forces du Hamas. De son côté, l'organisation islamiste palestinienne a fait savoir qu'elle jugeait "positive" la proposition relayée par Joe Biden.

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