Guerre en Israël et le Hamas : comment sont traités les prisonniers de guerre arrêtés par Tsahal depuis le 7 octobre ?

Selon les chiffres officiels israéliens, ce dernier mois, plus de 500 terroristes présumés du Hamas et du Jihad islamique ont été faits prisonniers par l’armée et les forces de sécurité israéliennes.
Article rédigé par Camille Magnard, Gilles Gallinaro
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Les troupes israéliennes patrouillent dans une rue lors d'une opération militaire dans le nord de la bande de Gaza, le 22 novembre 2023. (AHIKAM SERI / AFP)

Où sont les les prisonniers de guerre ? Après la diffusion d'images, dans la soirée du 7 décembre, montrant des Palestiniens arrêtés par l'armée israélienne, assis par terre et en sous-vêtements, se pose la question sur ce que deviennent ensuite ces terroristes présumés du Hamas et du Jihad Islamique. En 30 ans d'existence, le Comité public contre la torture en Israël a maintes fois dénoncé des cas de mauvais traitements infligés en particulier à des détenus palestiniens dans les prisons israéliennes.

Mais sa directrice, Tal Steiner, reconnaît n'avoir aucune prise sur le sort de ces centaines d'hommes, suspectés d'avoir combattu dans les rangs du Hamas, qui ont été faits prisonniers depuis le 7 octobre. "Le problème, avec ces personnes, c'est qu'on a aucun accès à elles, explique la directrice du comité. Certaines ne sont même pas détenues dans des lieux de détention légaux, mais dans des camps militaires ad hoc dans le sud d'Israël."

Tal Steiner est la directrice du Comité israélien contre la torture qui tente de faire respecter les droits élémentaires des prisonniers palestiniens, le 11 décembre 2023. (GILLES GALLINARO / RADIO FRANCE)

Des conditions de détention durcies

Le ministère israélien de l'Intérieur, en charge des prisons et dirigé par le ministre d'extrême droite Itamar Ben Gvir, n'a pas souhaité répondre à nos questions. "Le système judiciaire israélien, pour le moment, autorise le fait qu'ils n'aient pas la possibilité d'être conseillés ou même visités par un avocat, pendant des mois", poursuit Tal Steiner.

"Ils sont considérés comme des combattants illégaux, un statut qui n’existe qu’en Israël, qui fait qu’ils ne sont pas considérés comme des prisonniers de guerre habituels protégés par les conventions de Genève."

Tal Steiner, directrice du Comité public contre la torture en Israël

à franceinfo

Depuis le début de la guerre à Gaza, le ministre Ben Gvir a considérablement durci les conditions de détention. Les prisonniers, s'est-il félicité lors d'une visite de prison, relayée par la presse locale, sont huit par cellule, attachés aux mains et aux pieds. Ils dorment sur des lits en fer, un trou dans le sol en guise de toilettes, un accès aux douches très limité et l'hymne national israélien diffusé en boucle par des haut-parleurs.

"Il faut bien garder à l'esprit que l'opinion publique israélienne a vécu une tragédie, rappelle Tal Steiner. Les gens ne ressentent évidemment aucune empathie pour les prisonniers, c'est compréhensible."

"En face, il n’y a aucun dirigeant politique pour leur dire que même notre pire ennemi doit être protégé par la loi, si on est une démocratie et qu’on veut rester une démocratie."

Tal Steiner, directrice du Comité public contre la torture en Israël

à franceinfo


Le même ministre de l'Intérieur récemment plaidait pour que la peine de mort soit appliquée à tous les terroristes "nazis" du 7 octobre, comme il les surnomme. Dans l'histoire d'Israël, seuls deux condamnés à mort ont été exécutés. Le dernier étant, en 1962, Adolf Eichman, haut fonctionnaire du IIIe Reich en charge de l'extermination des Juifs lors de la Seconde guerre mondiale.

Comment sont traités les prisonniers de guerre arrêtés par Tsahal depuis le 7 octobre ? Le reportage de Camille Magnard et Gilles Gallinaro

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