Guerre entre Israël et le Hamas : après 100 jours de captivité, que sait-on des otages encore détenus dans la bande de Gaza ?

Article rédigé par franceinfo
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Des manifestants réclament la libération des otages de Gaza, à New York (Etats-Unis), le 15 décembre 2023. (MICHAEL M. SANTIAGO / AFP)
Selon les autorités israéliennes, 132 personnes sont toujours aux mains de divers groupes armés dans l'enclave palestinienne. Pour certains, aucune preuve de vie n'a été donnée depuis leur enlèvement, le 7 octobre 2023.

"Ramenez-les à la maison." Le message reste le même sur la place des otages à Tel-Aviv (Israël) et sur les réseaux sociaux d'associations créées après les attaques meurtrières du Hamas en Israël, le 7 octobre 2023. Lundi 15 janvier, cent jours après leur enlèvement, plus d'une centaine de personnes restent détenues par des groupes armés dans la bande de Gaza, territoire pilonné et envahi par l'armée israélienne.

Lundi soir, le Hamas a diffusé un enregistrement annonçant la mort de deux nouveaux hommes israéliens. Cette vidéo montre une jeune femme, également otage, visiblement sous pression, affirmant que les deux hommes avec qui elle était détenue sont morts. Dans un communiqué, le mouvement islamiste palestiniene affirme qu'"ils ont été tués dans des bombardements sionistes sur Gaza".

Franceinfo fait le point sur le nombre, la nationalité et l'état de santé des otages du Hamas à Gaza.

Ils sont officiellement 132

D'après les autorités israéliennes, sur les quelque 250 personnes enlevées le 7 octobre dernier, 132 sont toujours présumées otages et aux mains de divers groupes affiliés au Hamas dans la bande de Gaza. Mais le doute plane sur le sort de certains. Selon les autorités israéliennes, citées par de nombreux médias internationaux dont la BBC, 25 d'entre eux sont certainement morts dans les heures qui ont suivi leur enlèvement ou plus tard en captivité.

Des photos de Kfir Bibas, un nouveau-né israélien présumé otage du Hamas, affichées à Tel-Aviv (Israël) le 14 janvier 2024. (GIL COHEN-MAGEN / AFP)

Certaines associations, ainsi que certains médias comme le journal israélien Haaretz, tiennent un décompte – légèrement différent – de 136 otages. "Il s'agit des 132 personnes enlevées le 7 octobre, ainsi que quatre personnes qui étaient déjà détenues par le Hamas avant les attaques", explique le Collectif du 7 octobre, organisation francophone basée à Paris.

"Nous estimons que tous doivent être libérés, y compris ceux retenus depuis plusieurs années parfois."

Le Collectif du 7 octobre

à franceinfo

Certains sont binationaux

Si la grande majorité des captifs à Gaza sont israéliens, certains ont deux passeports. C'est notamment le cas d'Itzik Elgarat, Israélo-Danois de 68 ans, dont on sait qu'il a été blessé par balle à la main lors de son enlèvement. Ou encore d'Etan et Yair Horn, deux frères respectivement âgés de 37 et 45 ans, qui détiennent aussi la nationalité argentine. Lors de la série de libérations du mois de novembre, un grand nombre d'otages étaient des binationaux, comme la Franco-Israélienne Mia Schem. Parmi les otages figurent également une poignée de ressortissants étrangers à Israël. 

Après la découverte fin décembre à Gaza de la dépouille d'Elya Toledano, un Franco-Israélien de 27 ans, trois ressortissants français sont toujours portés disparus et présumés otages à Gaza. Il s'agit d'Ofer Calderon, père de famille de 53 ans, d'Ohad Yahalomi, 49 ans, lui aussi père de famille, ainsi qu'Orion Hernandez-Radoux, un Franco-Mexicain de 32 ans, dont la mère continue d'espérer la libération.

Un discours du président français Emmanuel Macron retransmis et sous-titré en hébreu à Tel-Aviv (Israël), le 13 janvier 2024. (AHMAD GHARABLI / AFP)

Samedi, le président de la République, Emmanuel Macron, a appelé à "reprendre encore et encore les négociations" pour faire libérer tous les otages, assurant que "la France n'abandonne pas ses enfants".

Leur santé inquiète

Depuis le 7 octobre, très peu d'informations ont filtré de la bande de Gaza concernant la santé des otages et leurs conditions de détention. D'après l'association de soutien Hostages Families HQ Group, citée par la BBC, un tiers des otages souffre de maladie chronique et a besoin d'un traitement médical. "La situation de certains captifs s'est détériorée et ils sont désormais en danger", assure l'organisation, qui dit être en lien avec les services de renseignement israéliens.

Les principales informations concernant les otages viennent surtout des anciens captifs, libérés lors des échanges de prisonniers organisés entre Israël et le Hamas au mois de novembre, avec le Qatar comme intermédiaire. Certains ont ainsi raconté avoir aperçu des personnes présumées mortes dans les geôles de Gaza. D'autres ont donné des détails sur leur quotidien en captivité, souvent marqué par de faibles rations de nourriture, les brimades et la présence de poux et autres parasites, comme l'a rapporté la chaîne américaine CNN.

Ces dernières semaines, les proches de certains otages ont rencontré des intermédiaires au Qatar afin de demander la livraison de médicaments jusque dans la bande de Gaza. Le 12 janvier, le bureau du Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a fait savoir qu'un "accord" avait été trouvé afin d'acheminer des médicaments jusqu'aux otages "dans les prochains jours", comme l'a rapporté France 24. Alors que plusieurs ONG, dont la Croix-Rouge, se disent prêtes à apporter un soutien médical aux otages, aucun détail sur cet accord n'a pour l'instant été communiqué.

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