Guerre entre Israël et le Hamas : ce qu'il faut retenir de la journée du mardi 20 février
Les frappes israéliennes se sont poursuivies sur la bande de Gaza, mardi 20 février. Le risque d'une prochaine offensive sur Rafah, ville surpeuplée du sud de l'enclave palestinienne, inquiète la communauté internationale. Cette offensive transformerait la ville en "cimetière", a affirmé la patronne de l'antenne américaine de Médecins sans frontières. Voici ce qu'il faut retenir de cette nouvelle journée de guerre.
Un nouveau veto des Etats-Unis à l'ONU
Les Etats-Unis ont mis leur veto à un nouveau projet de résolution du Conseil de sécurité de l'ONU sur un cessez-le-feu à Gaza. Il s'agit de leur troisième depuis le début de la guerre entre leur allié israélien et le Hamas. Le projet de texte, déposé par l'Algérie, exigeait "un cessez-le-feu humanitaire immédiat qui doit être respecté par toutes les parties". Sur les 15 membres actuels du Conseil de sécurité, il a recueilli 13 voix pour, une contre (celle des Etats-Unis) et une abstention (Royaume-Uni).
Premier soutien d'Israël, Washington a estimé que la résolution mettrait en danger les négociations diplomatiques délicates sur le terrain pour obtenir une trêve incluant une nouvelle libération d'otages. Le pays a ainsi présenté dans la foulée un projet alternatif au texte, soutenant pour la première fois l'emploi du mot "cessez-le-feu", mais pas dans l'immédiat et sous conditions.
L'ambassadeur palestinien à l'ONU a, lui, fustigé un veto "dangereux". Le Hamas y voit un "feu vert" à Israël pour perpétrer davantage de "massacres".
Les agences de l'ONU craignent une "explosion" du nombre de décès d'enfants à Gaza
Les rapports des organisations humanitaires sont de plus en plus alarmants sur la situation dans la bande de Gaza, dévastée par les combats entre l'armée israélienne. Selon l'ONU, 2,2 millions de personnes sont menacées de famine. Les denrées alimentaires et l'eau potable sont devenues "extrêmement rares" dans le territoire palestinien et presque tous les jeunes enfants souffrent de maladies infectieuses, ont encore alerté les agences de l'ONU qui s'inquiètent d'une "explosion" imminente du nombre de décès d'enfants.
Dans le même temps, le Programme alimentaire mondial a annoncé avoir été contraint de suspendre l'aide alimentaire dans le nord de la bande de Gaza, en raison de la situation sur place. "Dimanche, le convoi a été entouré par des foules de personnes affamées près du point de contrôle de Wadi Gaza", a mentionné l'organisme d'aide de l'ONU. Le lendemain, un convoi "a été confronté à un chaos et à des violences totales en raison de l'effondrement de l'ordre civil", avec des camions pillés et un conducteur battu, a expliqué le PAM.
Des médicaments sont parvenus aux otages
Des médicaments sont parvenus à des otages détenus depuis les attaques terroristes 7 octobre, en Israël, a annoncé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Qatar. Dans une déclaration à l'agence de presse officielle du pays (QNA), Majed Al-Ansari a déclaré que le Hamas, l'organisation au pouvoir dans la bande de Gaza, a confirmé "la réception d'une cargaison de médicaments et le début de leur distribution aux otages concernés". Dans le cadre d'un accord négocié par Doha et Paris, une "cargaison de médicaments et d'aide humanitaire aux civils de la bande de Gaza" est entrée dans le territoire palestinien "en échange de la livraison des médicaments nécessaires aux otages", a affirmé le responsable qatari.
Cette annonce est "le résultat direct de l'insistance du Premier ministre à obtenir la preuve que les médicaments sont bien parvenus aux otages", a réagi pour sa part le bureau de Benyamin Nétanyahou dans un communiqué.
L'OMS a transféré 32 patients de l'hôpital Nasser de Khan Younès
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé avoir transféré 32 patients en état critique, dont deux enfants, hors de l'hôpital assiégé Nasser de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, vers d'autres établissements du territoire. Dans son communiqué, l'OMS s'inquiète pour les autres patients et le personnel toujours présents dans cet hôpital.
Près de 130 patients, des blessés ou des malades, y seraient toujours avec au moins 15 médecins et infirmiers. Au cours de deux missions, menées dimanche et lundi, le personnel a également apporté un petit stock de médicaments essentiels et de nourriture aux patients et au personnel.
"Le démantèlement et la dégradation du complexe médical Nasser constituent un coup dur porté au système de santé" de la bande de Gaza, a commenté l'OMS. Dans l'établissement, il "n'y a ni électricité, ni eau courante et les déchets médicaux et les ordures créent un terrain propice aux maladies", a poursuivi l'organisation, qui a qualifié d'"indescriptibles" les conditions sur place.
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