Guerre entre Israël et le Hamas : des images satellites de l’ONU confirment la création d’une zone tampon élargie à la frontière avec Gaza

Selon l'ONU, l'armée israélienne a créé une zone tampon près de la frontière avec Gaza. Cette bande de terre empiète sur des bâtiments et des terres agricoles, au mépris du droit international.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Une vue de bâtiments détruits à Khan Younès, dans la bande de Gaza, le 16 avril 2024. (AFP)

Des images satellites de l’ONU confirment la création par l’armée israélienne d’une zone tampon élargie à la frontière avec Gaza. D’après les services de l’Unosat, le Centre satellitaire des Nations unies, presque tous les bâtiments ont été détruits près de cette limite, depuis le début de la guerre. Ce qui entre en contradiction avec le droit international.

Les images satellites de l'ONU sont impressionnantes. Elles montrent une ceinture rouge au nord et à l’est de Gaza d’1 kilomètre de large, à l’intérieur de laquelle presque tous les bâtiments civils ont été détruits. Les destructions se sont accélérées ces derniers mois, avec 90% des constructions rasées ou endommagés d’après les Nations unies.

Un objectif défensif

Ces destructions, qui ont touché 4 000 bâtiments, confirment la volonté de l’armée israélienne de créer une nouvelle zone tampon contre la frontière avec un but défensif. C'est ce que soutient Miri Eisin, colonel de réserve et directrice de l’Institut international du contre-terrorisme. "Il y a des dizaines de milliers d'Israéliens qui ne peuvent pas rentrer chez eux, à 800 mètres de la frontière, parce qu'ils vivent à l'intérieur d'Israël", explique-t-elle.

"Cette zone tampon, c'est pour stopper une attaque terroriste, rien d'autre. Ça donne du temps et de l'espace pour espérer empêcher ce type d'attaque."

Miri Eisin, colonel de réserve

à franceinfo

Nul ne sait pour le moment si cette zone tampon est provisoire ou permanente. Quoi qu’il en soit, elle entre en contradiction avec la quatrième convention de Genève, estimait déjà il y a quelques semaines le Haut-Commissaire aux droits de l’homme. "Israël n'a pas justifié ses destructions massives de bâtiments civils, déplore Volker Türk. Je rappelle aux autorités que le transfert forcé de civils peut constituer un crime de guerre."

Avant la guerre, la zone tampon était de 300 mètres. La nouvelle échelle d’1 kilomètre empiète sur les bâtiments et les terres agricoles.

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