Guerre entre Israël et le Hamas : "On est en situation de besoins humanitaires ultimes" à Gaza, alerte Jean-François Corty de Médecins du monde
"On est en situation de besoins humanitaires ultimes", a alerté mercredi 18 octobre sur franceinfo Jean-François Corty, médecin, vice-président de Médecins du Monde, alors que le président des Etats-Unis, Joe Biden, a assuré qu'Israël avait approuvé l'entrée d'une aide humanitaire dans la bande de Gaza "au plus vite". "Il faut que cette annonce se concrétise rapidement", plaide le chercheur associé à l'institut de relations internationales et stratégiques. Il reste prudent car il n'a pas "le détail des procédures, de la manière dont ça va se passer".
L'humanitaire souligne que "chaque heure compte aujourd'hui pour les civils qui ont besoin de tout, qu'ils soient au nord ou au sud de Gaza". Il rappelle que "plusieurs centaines de milliers de personnes se sont déplacées souvent à la va vite" et n'ont "pas de stocks de nourriture, pas de médicaments, pas d'eau". Il témoigne que les équipes de Médecins du monde, "une vingtaine de personnes", qui sont réfugiées dans le sud de la bande de Gaza, "dorment dans leur voiture, n'ont pas de pain, n'ont pas de nourriture stockée" et certains "ont commencé à boire de l'eau de mer", déclenchant des "conséquences cliniques importantes".
"Un contre-la-montre de survie"
Jean-François Corty assure être "en négociation avec les Egyptiens pour savoir comment" Médecins du monde va "pouvoir participer à cette action". Il s'inquiète aussi de savoir si l'aide annoncée va "pouvoir arriver au Nord" où il reste "des dizaines de milliers de personnes qui sont exsangues" et où "des hôpitaux ne sont plus fonctionnels". Le représentant de l'ONG rappelle que "personne n'était préparé à ce blocus sur un territoire qui était déjà hyper dense en termes de population" : "Il n'y pas eu de stocks qui ont été fait. Il n'y a pas eu de préparation à tenir un siège."
Les équipes de Médecins du Monde "sont en difficulté pour accéder" aux rares stocks encore disponibles, précise encore son vice-président. Les humanitaires sont dans "un contre-la-montre de survie" : "L'aide humanitaire se compte en heures en termes d'urgence pour être efficace et pour répondre à l'entièreté des besoins, que ce soit au Nord et au Sud." Car ses équipes ne sont pas "dans la capacité de remplir leur mission humanitaire". "On a besoin que nos équipes retrouvent une dignité, qu'elles survivent et qu'elles puissent, avec l'aide qu'on pourra leur apporter, reprendre leur activité humanitaire pour les civils qui sont exsangues", ajoute Jean-François Corty.
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