Guerre entre Israël et le Hamas : quelle aide médicale la France fournit-elle depuis le début du conflit ?
La situation sanitaire ne cesse de se dégrader dans la bande de Gaza. Emmanuel Macron a annoncé une nouvelle salve d'aides médicales pour l'enclave palestinienne sur X (ex-Twitter), dimanche 19 novembre, au 44e jour de la guerre entre Israël et le Hamas. Plus de dix tonnes de fret médical seront envoyées par avion, le porte-hélicoptères amphibie Dixmude va appareiller pour l'Egypte, et jusqu'à 50 enfants gazaouis blessés pourraient être soignés en France, a détaillé le chef de l'Etat.
Ces nouvelles annonces interviennent dans un contexte de grave crise sanitaire à Gaza, pilonnée par l'armée israélienne, qui mène en outre depuis mercredi une opération à l'hôpital al-Chifa, le plus grand du territoire palestinien. L'établissement est devenu une "zone de mort" selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui travaillait, dimanche, à l'évacuation de 291 patients encore présents dans l'hôpital. Dans la bande de Gaza, 25 hôpitaux sur 36 étaient hors service vendredi, rapporte le Bureau de la coordination des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha). Franceinfo fait le point sur les engagements de la France en matière d'aide médicale.
Du matériel médical d'urgence envoyé
Sur X dimanche, Emmanuel Macron a annoncé le départ "en début de semaine" d'un "nouvel avion de l'armée de l'air qui transportera plus de 10 tonnes de fret médical". Cet envoi comprend "des médicaments, des équipements et du matériel médical d'urgence", précise le ministère de l'Europe et des Affaires étrangères. L'avion de l'armée de l'air "embarquera notamment deux postes sanitaires mobiles pour soigner environ 500 grands blessés chacun", a ajouté le chef de l'Etat. Ce matériel, qui doit arriver en Egypte, sera ensuite délivré au Croissant-Rouge égyptien pour le transporter vers Gaza.
Selon le Quai d'Orsay, depuis le début du conflit, "trois vols humanitaires français ont permis d'acheminer des kits médicaux d'urgence composés d'un lot de médicaments et de matériel hospitalier destinés à renforcer des structures d'urgence et pouvant traiter jusqu'à 500 blessés graves". Le ministère évoque en outre l'acheminement de 18 respirateurs d'urgence, de 28 tonnes de compléments alimentaires ou de 58 malles de médicaments, "chaque malle permettant la prise en charge de 500 patients".
Dans l'ensemble, "plus de 100 tonnes d'aide humanitaire ont pu être acheminées par voie aérienne pour répondre aux besoins d'aide d'urgence en santé, en alimentation et en énergie des populations civiles de Gaza", en lien avec le Croissant-Rouge égyptien.
Une enveloppe de 100 millions d'euros pour les organisations humanitaires
Emmanuel Macron a également rappelé dimanche l'engagement de la Conférence humanitaire sur Gaza, organisée le 9 novembre à Paris. "Un milliard d'euros a été mobilisé" pour assister les agences des Nations unies, le travail de la Croix-Rouge et des ONG, "dont 100 millions d'euros par la France", a souligné le chef de l'Etat, qui plaide pour "une trêve humanitaire immédiate conduisant à un cessez-le-feu".
Sur ces 100 millions d'euros, 54 millions d'euros doivent servir à appuyer le travail de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens au Proche-Orient (UNRWA), notamment en matière de santé ou d'alimentation. Six millions d'euros ont été annoncés pour le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), en particulier pour son assistance dans les domaines de l'alimentaire, de la santé et des abris, précise le Quai d'Orsay. Enfin, 17 millions d'euros doivent soutenir des ONG françaises et internationales, elles aussi engagées dans l'aide médicale fournie aux Gazaouis.
Des porte-hélicoptères français mobilisés
Lors d'une visite au Proche-Orient fin octobre, Emmanuel Macron avait annoncé l'envoi du porte-hélicoptères amphibie (PHA) Tonnerre pour apporter un soutien médical supplémentaire à l'enclave palestinienne. Le navire est parti de Toulon (Var) le 25 octobre, "pour renforcer notre dispositif en Méditerranée orientale, où il rejoindra les frégates Alsace et Surcouf", a précisé un porte-parole de la marine française. Longs de 199 mètres, les PHA sont "capables de mener, sous faible préavis, des opérations de gestion de crise, de transport ou encore d'évacuation sanitaire et de soutien médical par des moyens amphibies et aéromobiles", précise le ministère des Armées. Début novembre, le Tonnerre n'accueillait toutefois pas encore de patients. "C'est une capacité trop petite pour qu'on puisse véritablement, compte tenu de l'échelle du conflit, apporter une solution médicale. C'est une solution médicale complémentaire. Ce n'est pas un navire-hôpital", précisait à franceinfo le commandant Schaar, à la tête du navire.
Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a par la suite déclaré qu'un autre porte-hélicoptères amphibie, le Dixmude, allait partir vers le large de Gaza afin de "relever le Tonnerre". Ce PHA "peut appareiller avec un ensemble plus conséquent de moyens sanitaires", a expliqué le ministre auprès de franceinfo.
Sur X dimanche, Emmanuel Macron a précisé qu'il appareillerait "en début de semaine pour arriver en Egypte dans les prochains jours". Le navire, avec ses 40 lits, "a pour vocation de traiter les cas les plus graves et permettre la prise en compte de civils blessés afin de les faire soigner dans les hôpitaux alentours, si nécessaire", a détaillé le président français.
Jusqu'à 50 enfants gazaouis pourront être soignés en France
"Concernant les enfants blessés ou malades de Gaza qui ont besoin de soins urgents, la France mobilise tous les moyens à sa disposition, notamment aériens, pour qu'ils puissent être soignés en France", a déclaré Emmanuel Macron sur X dimanche. Cette prise en charge sera lancée "si cela est utile et nécessaire". Dans ce cas, les établissements hospitaliers pourront accueillir jusqu'à 50 enfants blessés ou malades et évacués de l'enclave palestinienne.
Des médecins mobilisés après le 7 octobre en Israël
Après les attaques du Hamas en Israël, plusieurs dizaines de médecins étrangers sont venus apporter leur soutien au service d'urgence de l'Etat hébreu, Maguen David Adom (MDA), rapporte Le Figaro, qui a interrogé certains d'entre eux. Cinq médecins français ont ainsi atterri en Israël le 14 octobre, suivis de cinq autres soignants le 22 octobre, précise le journal. Ils ont apporté leur aide principalement dans le sud du pays, près de la frontière avec la bande de Gaza.
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