Guerre entre Israël et le Hamas : sur Instagram, Motaz Azaiza témoigne du calvaire des Gazaouis à ses 17 millions d'abonnés

Depuis le 7 octobre, ce jeune photographe palestinien documente les bombardements israéliens et le déplacement forcé des habitants de la bande de Gaza.
Article rédigé par Valérie Crova
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Motaz Azaiza, photographe de guerre, documente la guerre entre Israël et le Hamas depuis Gaza. (CAPTURE D'ECRAN / X)

Il est l’un des rares témoins de la guerre à Gaza et il a plus d'abonnés que le président américain Joe Biden sur Instagram. Motaz Azaiza, 24 ans, s'est reconverti en photographe de guerre depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas afin de témoigner au jour le jour du calvaire des habitants de l’enclave palestinienne.

Inlassablement, armé de son seul appareil photo sur son gilet pare-balles, Motaz Azaiza arpente les routes défoncées de la bande de Gaza. Il se filme notamment dans sa voiture, après qu'un camp de réfugiés a été visé par l'artillerie israélienne. "Les destructions sont partout, dit-il, depuis le début de la guerre, ils continuent de bombarder et de bombarder."

Motaz filme les immeubles éventrés, interroge les habitants, publie des vidéos et des photos insoutenables de personnes prisonnières sous des blocs de béton et d'enfants morts dans les bras de leur père qui hurle de douleur. C'est son quotidien depuis plus de 80 jours maintenant.

Pour interpeller la communauté internationale

Avant le 7 octobre et l'attaque du Hamas contre Israël, Motaz Azaiza travaillait pour l'UNRWA, l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient. Il est devenu photographe de guerre pour témoigner et montrer au monde la vérité, répète-t-il, alors qu'Israël a interdit l'accès à l'enclave palestinienne aux journalistes étrangers. Lui y est né il y a 24 ans. Ces posts sont le plus souvent en anglais, qu'il parle parfaitement. Il a étudié la littérature anglaise à l'université Al-Azhar de Gaza, détruite elle aussi par une frappe israélienne.

Sa voix douce et son regard contrastent avec la violence des images qu'il nous livre. C'est sa façon d'interpeller la communauté internationale, de dénoncer son manque de courage et son indifférence. Il parle de "génocide" de son peuple et évoque sa "peur d'être tué".

Régulièrement, il fait entendre le bruit des drones qui survole sa maison. Motaz affirme avoir reçu des menaces de mort de l'armée israélienne. Dans un message publié sur X (anciennement Twitter), Motaz Azaiza écrit : "Je me mets à pleurer dès que je regarde une vidéo montrant à quoi ressemblait Gaza avant le 7 octobre. Notre vie était misérable, mais au moins nous avions notre ville que nous aimions tellement. Ils ont tout détruit." Et d'ajouter, dans un autre message : "Sachez qu'Israël ne nous tue pas en douceur." 

Guerre entre Israël et le Hamas : le portrait de Motaz Azaiza par Valérie Crova

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