Guerre Israël-Hamas : ce que l'on sait de la mort d'au moins 20 personnes près d'un point de distribution d'aide à Gaza
Au moins 20 personnes ont été tuées dans la nuit du jeudi 14 au vendredi 15 mars par des tirs à un point de distribution d'aide dans le nord de la bande de Gaza, a annoncé le ministère de la Santé du Hamas. Le mouvement islamiste a précisé qu'au moins 155 personnes avaient été blessées. Ces affirmations sont rejetées par Israël. L'armée a affirmé ne pas avoir "attaqué" des Palestiniens sur le site concerné.
Le Hamas avait déjà accusé Israël d'avoir ouvert le feu sur des Palestiniens lors d'une distribution d'aide le 29 février, faisant plus de 100 morts. La situation avait provoqué l'indignation de la communauté internationale. Franceinfo vous résume ce que l'on sait de la tragédie.
Le Hamas accuse Israël d'avoir tiré sur des Gazaouis
Les évènements se sont produits au rond-point du Koweït, situé aux abords de la ville de Gaza (nord de l'enclave), dans la nuit du 14 mars. "Il y a eu des tirs directs des forces d'occupation sur des gens rassemblés au rond-point Koweït pour attendre l'arrivée de camions avec de la nourriture", a raconté à l'AFP le docteur Mohammed Ghurab, directeur des services d'urgence de l'hôpital al-Chifa. "Un hélicoptère israélien a ouvert le feu" sur les personnes rassemblées, rapporte de son côté un correspondant d'Al-Jazeera sur place.
Un autre témoin a assuré à l'ONG Euro-Med Human Rights Monitor que "l'armée israélienne [avait] ouvert le feu (…) dès que les camions d'aides humanitaires se sont approchés du rond-point". Des images partagées par le site d'information panarabe Middle East Eye sur le réseau social X montrent plusieurs corps sans vie et des passants cherchant des survivants.
Un bilan d'au moins 20 morts et 155 blessés
Un collaborateur de l'AFP raconte avoir vu de nombreuses ambulances transporter des dépouilles et des blessés par balles à l'hôpital al-Chifa, rapporte l'agence de presse. "Le bilan des victimes transportées à l'hôpital al-Chifa a été revu à la hausse à 20 morts et 155 blessés", a déclaré de son côté le ministère de la Santé du Hamas vendredi matin. Des images diffusées par Al-Jazeera en arabe sur YouTube montrent des dizaines de personnes blessées, assises et allongées dans les couloirs de l'hôpital.
Israël nie avoir tiré sur des civils
De son côté, l'armée israélienne a nié avoir ouvert le feu sur une foule attendant de l'aide humanitaire dans le nord de la bande de Gaza, a-t-elle indiqué dans un communiqué. "Les informations de presse selon lesquelles les forces israéliennes ont attaqué des dizaines de Gazaouis à un point de distribution d'aide sont erronées", a d'abord indiqué dans un bref communiqué l'armée israélienne. Elle a affirmé dans un deuxième temps que des "Palestiniens armés" avaient tiré sur la foule.
"Aucun tir de char, frappe aérienne ou coup de feu n'a été effectué en direction des civils", a assuré l'armée qui indique avoir mené un "examen de [ses] systèmes opérationnels", dans un communiqué, l'armée israélienne. Lorsque les camions sont arrivés, "les Palestiniens armés ont continué à tirer alors que la foule de Gazaouis commençait à piller les camions", a ajouté l'armée, en précisant qu'"un certain nombre de civils" avaient été "écrasés par les camions".
Une précédente distribution avait tourné au bain de sang
Le ministère de la Santé gazaoui avait affirmé le 29 février que plus d'une centaine de personnes avaient été tuées lors d'une distribution alimentaire dans le nord de la bande de Gaza. L'évènement, qui avait fait 750 blessés, avait été surnommé "le massacre de la farine" par les Palestiniens.
L'armée israélienne avait à l'époque reconnu avoir ouvert le feu sur des Palestiniens, reconnaissant des "tirs limités" par des soldats israéliens se sentant "menacés", mais avait réfuté avoir mené des attaques de drones. Le drame avait suscité la condamnation de la communauté internationale. Le président français Emmanuel Macron avait alors exprimé sa "plus ferme réprobation" et exigé "vérité" et "justice".
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