Guerre Israël-Hamas : "Il n'y a plus de camions qui passent" au point de passage de Rafah, s'alarme une membre de MSF en Palestine

L'armée israélienne poursuit jeudi ses frappes aériennes sur la bande de Gaza, où elle a déjà pris le contrôle du passage stratégique de Rafah avec l'Egypte.
Article rédigé par franceinfo
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Le logo de Medecins sans frontieres. Photo d'illustration. (RICCARDO MILANI / HANS LUCAS / VIA AFP)

"Il n'y a plus de camions qui passent", s'alarme jeudi 9 mai sur franceinfo Guillemette Thomas, coordinatrice médicale de la mission Médecins sans frontières (MSF) en Palestine, alors que l'armée israélienne mène toujours une offensive à Rafah, point de passage avec l'Egypte situé dans la bande de Gaza.

"Malgré ce qui est annoncé par l'armée israélienne, aujourd'hui les deux seuls points de passage que sont Rafah et Kerem Shalom sont complètement fermés", assure Guillemette Thomas. Elle affirme qu'"il n'y a plus de passage depuis trois jours, qu'il n'y a plus de camions qui passent, ce qui veut dire qu'il n'y a plus d'entrée de fioul, de nourriture, de médicaments ou encore d'équipements indispensables à la population de Gaza".

La coordinatrice de la mission MSF s'inquiète de ne pas savoir quand ce point de passage rouvrira : "On n'a aucune indication sur la possibilité éventuelle de la réouverture de ces points de passage." Elle précise également que le passage est aussi fermé pour les personnes : "Nous avons des équipes coincées à l'intérieur, des équipes qui ne peuvent pas entrer non plus dans Gaza." Une situation qui "impacte nos opérations" et qui "paralyse l'aide humanitaire qui doit être déployée en continu dans Gaza".

Concernant les bombardements menés par l'armée israélienne, elle assure qu'ils "ne concernent pas que les zones d'évacuation" mais aussi "les zones qui ne sont pas sous ordre d'évacuation". Selon elle, les bombardements "ciblent des bâtiments d'habitation". Ils sont "incessants et se sont largement intensifiés depuis 72 heures", ajoute Guillemette Thomas. Ces bombardements "mettent en péril une population qui est complètement piégée dans cette bande de Gaza". Elle rappelle que les personnes sur place "ont déjà été déplacées plusieurs fois" et "vivent dans des conditions totalement inhumaines". "Elles n'ont nulle part où aller. C'est impossible de demander à cette population de bouger", souligne la coordinatrice médicale.

L'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a indiqué jeudi qu'environ 80 000 personnes avaient fui Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, depuis lundi, quand Israël a enjoint les Palestiniens vivant dans l'est de la ville à évacuer.

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