Guerre Israël-Hamas : l'OMS s'alarme du nombre de patients affamés dans les hôpitaux de Gaza

La plupart des hôpitaux sont hors service à Gaza et, dans les six prochaines semaines, l'ensemble de la population risque de subir un niveau élevé d'insécurité alimentaire, pouvant aller jusqu'à la famine, selon l'ONU.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des Palestiniens rassemblés devant l'hôpital al-Chifa, à Gaza, le 10 décembre 2023. (AFP)

En inspectant les hôpitaux de Gaza, les équipes de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ont constaté "un désespoir croissant dû à la faim". Le chef de cette agence de l'ONU, Tedros Adhanom Ghebreyesus, s'est alarmé, dimanche 24 décembre, du nombre de patients affamés que ses équipes ont rencontrés au cours d'une mission lancée samedi afin de permettre la livraison de plus de 19 000 litres de fioul à l'hôpital al-Chifa, le plus grand du territoire palestinien, qui avait été assiégé par l'armée israélienne en novembre. Sur e réseau social X, il a plaidé pour "une augmentation immédiate de [l'acheminement de] la nourriture et de l'eau pour garantir la santé et la stabilité de la population"

Le chef de l'OMS a d'ailleurs rapporté que des habitants désespérés s'étaient emparés d'aide alimentaire à bord d'un camion qui faisait route vers l'hôpital. "Dans ce contexte de graves pénuries alimentaires, la quête de nourriture (...) pousse certains – désespérés – à prendre de la nourriture des camions de livraison", a-t-il écrit.

"Toutes les personnes à qui nous parlons ont faim", confirme Sean Casey, membre de la mission de l'OMS, dans une vidéo qu'il a tournée dans l'hôpital al-Chifa et postée sur X. "Il y a un risque de famine", met-il en garde.

L'hôpital al-Chifa "à genoux"

Sean Casey a par ailleurs décrit des services de chirurgie surchargés, précisant qu'il n'avait pas pu évaluer le fonctionnement des blocs opératoires "car il y a des gens à l'intérieur et ils n'ouvrent pas la porte". "Les combats incessants et un nombre massif de blessés ont mis les capacités [de l'hôpital al-Chifa] à genoux", a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, précisant que l'établissement ne pouvait fournir en l'état "que des premiers soins les plus basiques".

Outre l'hôpital al-Chifa, les équipes de l'OMS ont visité les maternités al-Sahaba et al-Helou, qui enregistrent conjointement jusqu'à 35 naissances par jour, le tout sur fond de pénurie de carburant pour faire tourner les générateurs, de nourriture, d'eau, d'oxygène, d'antibiotiques et de produits anesthésiants.

Malgré le vote vendredi par le Conseil de sécurité de l'ONU d'une résolution réclamant l'acheminement "immédiat" et "à grande échelle" de l'aide humanitaire, celle-ci n'a pas connu d'augmentation significative et les habitants manquent de tout. L'armée jordanienne a annoncé dimanche soir que ses forces aériennes avaient largué de l'aide à environ 800 personnes réfugiées dans l'église Saint-Porphyre, dans le nord de la ville de Gaza.

De leur côté, les médiateurs égyptiens et qataris tentent toujours de négocier une nouvelle trêve, après une pause dans les combats de sept jours fin novembre, qui avait permis la libération de 105 otages et de 240 prisonniers palestiniens ainsi que l'entrée à Gaza d'importants convois d'aide humanitaire.

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