Guerre Israël-Hamas : qui était l'agent du ministère des Affaires étrangères français mort après un bombardement israélien ?
Le Quai d'Orsay a annoncé sa mort dans un communiqué, samedi 16 décembre. "C'est avec beaucoup d'émotion que le ministère de l'Europe et des Affaires étrangères a appris le décès de l'un de ses agents, mort des suites de ses blessures lors d'un bombardement israélien à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza", a déclaré le ministère.
Dans son communiqué, la diplomatie française exige "que toute la lumière soit faite par les autorités israéliennes sur les circonstances de ce bombardement, dans les plus brefs délais". La France "condamne" cette frappe sur "un bâtiment d'habitation", qui a tué cet agent et "causé la mort de nombreux autres civils".
Qui était cet agent, victime du conflit entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza ? Franceinfo apporte des éléments de réponse.
Il travaillait depuis plus de vingt ans pour la France
Dans son communiqué, le Quai d'Orsay précise que l'agent tué dans ce bombardement à Rafah "travaillait pour la France depuis 2002". Il s'appelait Ahmed Abu Shamla et était "agent du consulat général de France", a précisé sur le réseau social X (anciennement Twitter) le consulat général de France à Jérusalem. L'institution lui a rendu hommage lundi.
Sur Facebook, un ancien directeur de l'Institut français de Gaza, Jean Mathiot a rendu hommage à son "ancien collègue". Dans un message sur la page Facebook de l'Institut français de l'enclave palestinienne, il a salué l'"élégance" d'un homme au "sourire si doux", "qui n'empêchait pas une autorité naturelle certaine".
L'Institut français dans la ville de Gaza n'a, lui non plus, pas été épargné par les bombardements. Le 3 novembre, le Quai d'Orsay avait annoncé qu'une frappe israélienne avait visé l'établissement. "Aucun agent de l'Institut, ni aucun ressortissant français ne se trouvait dans l'enceinte de l'Institut", avait alors précisé le ministère. La frappe avait suscité l'"étonnement" et l'"incompréhension" de la France, qui avait "demandé des explications aux autorités israéliennes".
Il s'était réfugié dans le sud de la bande de Gaza
D'après le message de Jean Mathiot sur Facebook, Ahmed Abu Shamla vivait dans le nord de la bande de Gaza. "Il avait fui le danger, pensant trouver plus de sécurité à Rafah, au sud", a-t-il ajouté.
L'agent du Quai d'Orsay "avait trouvé refuge dans la maison d'un de ses collègues du consulat général de France, aux côtés notamment de deux autres collègues et de nombreux membres de leur famille", a détaillé samedi le ministère des Affaires étrangères. C'est cette habitation, à Rafah, qui a été touchée par une frappe israélienne mercredi. Ahmed Abu Shamla a été "grièvement blessé" dans ce bombardement, qui a fait "une dizaine de victimes", d'après le Quai d'Orsay. L'agent a succombé à ses blessures samedi, selon son ancien collègue Jean Mathiot.
Une partie de sa famille a été évacuée vers la France
Depuis le début de la guerre à Gaza, plusieurs proches d'Ahmed Abu Shamla ont pu quitter le territoire palestinien pour la France, selon le ministère. Ces départs ont pu avoir lieu "dans le cadre du dispositif d'évacuation mis en place par le ministère de l'Europe et des Affaires étrangères, dans lequel étaient notamment pris en compte les Français présents à Gaza, les agents de l'Institut français et leurs ayants droit".
D'après la députée communiste des Hauts-de-Seine Elsa Faucillon, "la France n'avait pas placé ses quatre fils aînés sur la liste des personnes autorisées à sortir de Gaza". Ahmed Abu Shamla avait "fait le choix de rester auprès d'eux et a perdu la vie dans un bombardement", ajoute-t-elle.
Cette information a été confirmée au Monde par un diplomate : "Ahmed Abu Shamla avait fait le choix courageux et admirable de rester pour ses enfants majeurs."
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