"Il faut que les vies soient sauvées" : dans le Sud de la bande de Gaza, des centaines de milliers de déplacés vivent dans le chaos

Depuis le début de l'offensive israélienne à Rafah, le camp Al-Mawasi dans le Sud de la bande de Gaza, est trois fois plus étendu.
Article rédigé par Thibault Lefèvre - édité par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Les Palestiniens déplacés de Rafah sont installés entre Deir el-Balah et Khan Younès, le 21 mai 2024. (ABED RAHIM KHATIB / ANADOLU)

Depuis le début du mois de mai, les troupes israéliennes opèrent dans le sud de la bande de Gaza, dans la ville de Rafah. Une offensive au sol limitée, selon les éléments de langage de l’armée israélienne, mais qui a une nouvelle fois poussé sur les routes entre 800 000, selon l’ONU, et 950 000 déplacés, selon les autorités israéliennes. C’est près de la moitié de la population de Gaza d’avant-guerre.

À al-Mawasi et ses environs, c’est tout simplement le chaos ces derniers jours. Depuis le début de l'offensive israélienne à Rafah, le camp est trois fois plus étendu. Il jouxte désormais les villes de Khan Younes et surtout de Deir el-Balah qui a été moins détruite par les combats. Youssef, contacté par franceinfo, a été déplacé trois fois en près de huit mois : "Toute la nourriture, les aides humanitaires, tout est basé maintenant à Deir el-Balah. Mais tu ne peux même pas mettre ton doigt, pas ton pied. J'étais à Rafah et la ville était pleine, mais pas comme Deir el-Balah."

"On ne peut pas faire notre travail humanitaire"

Au Sud-Ouest, sur l'étendue de sable d'al-Mawasi, entre les tentes, les déchets sont brûlés, les eaux usées s'écoulent dans la mer et les structures sanitaires sont insuffisantes. L'UNRWA hébergeait à Rafah, des centaines de milliers de déplacés dans 35 abris, 22 ont été évacués à la hâte. Il faut désormais repenser tout le système d'aide. "La rapidité du mouvement de la population fait qu'on doit courir derrière. On est dans une période critique et c'est pour ça que nous appelons sans cesse, depuis le début de la guerre, à un cessez-le-feu. On ne peut pas faire notre travail humanitaire et il faut que les vies soient sauvées", implore Jonathan Fowler, porte-parole de l'agence de l'ONU.

Pour sauver leurs vies, 100 000 autres déplacés ont fui ces derniers jours les zones de combats au Nord de l'enclave, pour trouver refuge à al-Mawasi et dans ses environs.

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