L'Assemblée générale de l'ONU vote symboliquement en faveur d'une adhésion de la Palestine, empêchée par le veto des Etats-Unis

Le texte, adopté à une majorité écrasante vendredi, octroie une série de "droits et privilèges supplémentaires" aux Palestiniens. Mais, faute d'accord des Etats-Unis au Conseil de sécurité mi-avril, il n'ouvre pas la voie à une adhésion pleine et entière.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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L'Assemblée générale des Nations unies à New York (Etats-Unis), après le vote d'une résolution en faveur de l'adhésion de la Palestine, le 10 mai 2024. (DEREK FRENCH / SHUTTERSTOCK / SIPA)

Un vote symbolique, qui a provoqué la colère d'Israël. Une majorité écrasante de l'Assemblée générale de l'ONU a jugé, vendredi 10 mai, que la Palestine mériterait d'être membre à part entière de l'organisation – une adhésion bloquée par les Etats-Unis en avril.

"Je me suis tenu des centaines de fois à cette tribune, souvent dans des circonstances tragiques, mais aucune comparable à ce que mon peuple vit aujourd'hui", a lancé l'ambassadeur palestinien à l'ONU, Riyad Mansour.

Ce dernier a salué "un vote historique", le Hamas y voyant de son côté la "réaffirmation de la solidarité internationale avec notre peuple". "Le message que l'ONU envoie à une région emplie de douleur est : la violence paie", a dénoncé sur X le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz.

"Il est temps d'œuvrer à une solution à deux Etats", a de son côté plaidé, sur ce même réseau social, l'ambassadeur français au Nations unies, Nicolas de Rivière, qui a voté pour cette résolution.

Un veto américain

Face à la guerre à Gaza, les Palestiniens, qui ont depuis 2012 un statut "d'Etat non membre observateur", avaient relancé début avril leur requête de 2011 réclamant de devenir un Etat membre à part entière des Nations unies.

Pour aboutir, une telle initiative nécessite, avant un vote de l'Assemblée générale, une recommandation positive du Conseil de sécurité. Mais les Etats-Unis y ont mis leur veto le 18 avril. Même si l'Assemblée générale ne peut court-circuiter le Conseil, les Palestiniens ont décidé de se tourner vers ses 193 Etats membres, prouvant ainsi que, sans le veto américain, ils auraient la majorité des deux-tiers nécessaire pour valider une adhésion.

La résolution présentée par les Emirats arabes unis a ainsi été adoptée par 143 voix pour, 9 contre (Etats-Unis, Israël, Hongrie, République tchèque, Argentine, Palaos, Nauru, Micronésie, Papouasie-Nouvelle-Guinée) et 25 abstentions (notamment le Canada, le Royaume-Uni et de nombreux membres d'une Union européenne divisée, comme l'Allemagne et l'Italie).

Le texte octroie sans attendre "à titre exceptionnel et sans que cela constitue un précédent", une série de "droits et privilèges supplémentaires" aux Palestiniens à partir de la 79e session de l'Assemblée en septembre. Ils pourront, par exemple, soumettre directement des propositions et des amendements, sans passer par un pays tiers, ou encore siéger parmi les Etats membres par ordre alphabétique.

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