Mer Rouge : le trafic maritime mondial menacé par les raids des houthis dans cette zone stratégique
Une frégate de la marine française, le Languedoc, a abattu, lundi 11 décembre, un drone qui menaçait un tanker norvégien en mer Rouge, le Strinda. Les houthis alliés de l'Iran ont revendiqué cette attaque en soutien aux habitants de la bande de Gaza : ce nouveau raid des rebelles yéménites fait planer une menace sur le trafic maritime mondial dans cette zone stratégique.
Un dixième du pétrole mondial transite par le Bab el-Mandeb, ce détroit entre la Corne de l'Afrique et le Yémen qui relie la mer Rouge au golfe d'Aden, dans l'océan Indien. C'est ce verrou maritime stratégique que les houthis menacent avec leurs attaques. Franck Mermier est directeur de recherche au CNRS et spécialiste de la région : "Les conséquences sur le trafic maritime sont très néfastes, notamment la hausse des tarifs d'assurance pour les navires marchands, peut-être aussi le détournement vers d'autres routes maritimes. Cela peut effectivement menacer directement le commerce international."
Changer de route maritime n'est pas une option à ce stade pour les milliers de navires qui passent par cette zone et la mer Rouge, qui communique avec la Méditerranée par le canal de Suez, car cela signifierait contourner le continent africain. L'acheminement serait donc beaucoup plus long et les coûts plus importants. C'est la raison pour laquelle les Etats-Unis et leurs alliés envisagent sérieusement une riposte militaire contre les houthis : "On peut dire que les houthis jouent avec le feu, estime Franck Mermier. On peut avoir des représailles militaires contre les houthis ce qui va détériorer encore plus l'instabilité en mer Rouge."
Mais lancer une offensive contre les houthis s'annonce délicat car le mouvement chiite yéménite est soutenu militairement par l'Iran. Il dispose de stocks importants de missiles et de drones. L'ouverture d'un nouveau front pourrait avoir des conséquences désastreuses.
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