"On veut être dignes" : l'appel d'un collectif pour inciter les Palestiniens de Gaza à manifester pour la Paix

Les combats et les bombardements ont encore tué des dizaines de Palestiniens lundi 13 janvier dans la bande de Gaza. Au même moment, la Maison Blanche annonce qu'un accord sur une trêve entre Israël et le Hamas pourrait être conclu dès cette semaine.
Article rédigé par franceinfo
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Des panaches de fumée provenant des explosions au-dessus des bâtiments détruits dans le nord de la bande de Gaza le 13 janvier 2025. (MENAHEM KAHANA / AFP)

L'espoir... d'un espoir ? Un dernier cycle de négociations doit commencer mardi au Qatar en vue d'une trêve entre Israël et le Hamas à Gaza, où les contours d'un cessez-le-feu se précisent après 15 mois d'une guerre qui a fait des dizaines de milliers de morts. 

A une semaine de l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, les Etats-Unis, l'un des pays médiateurs avec le Qatar et l'Egypte, ont affirmé qu'un accord sur une trêve associée à une libération d'otages retenus dans le territoire palestinien devrait être conclu dans la semaine. Joe Biden a affirmé lundi 13 janvier qu'un accord de trêve à Gaza entre Israël et le Hamas palestinien était "sur le point" d'être conclu.

Sur place, la situation reste critique : Israël pendant ce temps multiple les frappes aériennes contre le Hamas et plus de 50 Palestiniens ont été tués lundi dans la seule ville de Gaza, selon les secours. Cinq soldats israéliens, selon l'armée, ont été tués le même jour au combat dans le nord du territoire. Malgré tout, un collectif a appelé sur les réseaux sociaux les Palestiniens de Gaza à manifester, mardi 14 janvier pour la paix. Mais le mouvement ne devrait pas être très suivi à cause des bombardements de l’Etat hébreu, mais aussi du Hamas qui ne voit pas les rassemblements d’un très bon œil. 

Poing levé et drapeau palestinien

À Gaza, le journaliste Rami Almaghari, qui a recueilli des témoignages pour franceinfo, en témoigne : les rues du centre sont bondées de déplacés. 90% de la population avant la guerre survit désormais sur moins d'un tiers du territoire.

Sur beaucoup de téléphones, il y a l'image de cet appel à manifester relayé sur des milliers de comptes sur les réseaux sociaux avec le dessin d'un poing levé, un drapeau palestinien en fond et au premier plan ces mots : "On veut être dignes". "Bien sûr que je suis d'accord, je ne vois pas comment on pourrait ne pas être d'accord. Il n'y a plus de dignité ici, vous le savez", assure un Gazaoui.

"A chaque fois que quelqu'un est obligé de partir de chez lui, il s'enfuit sans rien prendre. Il n'y a rien de plus humiliant."

Un habitant de Gaza

à franceinfo

Pour beaucoup d'habitants, l'appel sera peu suivi car les enjeux sont ailleurs. En coulisses, se joue à Doha, au Qatar, l'avenir de la bande de Gaza et de ses déplacés, comme Hussein. Comme 80% des plus de deux millions de Palestiniens de l'enclave, il a subi un ordre d'évacuation de l'armée israélienne. "On peut vivre correctement et dignement. Mais on y croit plus. On espère une seule chose, revivre la période d'avant le 7 octobre", confie-t-il. Un vœu pieux.

Entre 70 et 80% des bâtiments du sud et du nord de Gaza sont complètement détruits et l'armée israélienne se prépare à renforcer encore son offensive en cas d'échec des négociations.

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