Port temporaire à Gaza : "Il y a eu un électrochoc, une prise de conscience de l'acuité de la crise de l'assistance" humanitaire, observe la porte-parole du CICR

La construction d'un port au large de Gaza pour acheminer davantage d'aide humanitaire est une "bonne nouvelle", a réagi la porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge, vendredi.
Article rédigé par franceinfo
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La Croix-Rouge achemine de l'aide humanitaire dans l'enclave palestinienne, comme ici à Rafah le 17 février 2024, mais elle arrive au compte-gouttes. (SAID KHATIB / AFP)

Le président américain Joe Biden a annoncé  jeudi 7 mars que l'armée américaine allait construire un port temporaire au large de Gaza afin d'acheminer davantage d'aide humanitaire dans le territoire palestinien assiégé par Israël. "Une bonne nouvelle", a réagi vendredi sur franceinfo la porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Lucile Marbeau. "Cela va prendre du temps", a-t-elle prévenu. La construction du port temporaire prendra plusieurs semaines et sera conduite en partenariat avec des "alliés" au sol, ainsi qu'avec l'ONU et des organisations humanitaires, ont indiqué de hauts responsables américains.

"On sent qu'il y a eu un électrochoc, une prise de conscience de l'acuité de la crise de l'assistance aujourd'hui dans la bande de Gaza, avec la tragédie de la semaine dernière", a estimé Lucile Marbeau, en faisant référence à la distribution d'aide qui a tourné au drame. "Un port qui permettrait à des conteneurs d'arriver serait nettement plus conséquent par rapport aux largages aériens qui étaient une solution vraiment de désespoir", a-t-elle souligné. Les États-Unis et la Jordanie ont effectué jeudi un troisième largage aérien d'aide à Gaza en une semaine, dont l'efficacité est limitée et qui constitue une "goutte d'eau", aux yeux de la porte-parole du CICR. L'aide humanitaire, soumise au feu vert d'Israël, n'arrive actuellement qu'au compte-gouttes dans l'enclave palestinienne, plongée dans une grave crise humanitaire depuis le 7 octobre et la riposte menée par l'armée israélienne.

La mise en place d'un port est une bonne nouvelle dans la sécurisation des distributions humanitaires, selon Lucile Marbeau. La porte-parole de l'agence humanitaire milite également pour un "espace humanitaire sécurisé". "On ne devrait pas avoir à mourir pour essayer de nourrir ces enfants, ni à se battre", a-t-elle regretté. En attendant la mise en place d'un port temporaire à Gaza, "il faut que l'assistance arrive de façon massive par voie terrestre mais également que les organisations puissent opérer concrètement sur le terrain et œuvrer à une distribution sécurisée", a-t-elle insisté.

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