: Reportage Attaques du Hamas : en Israël, les survivants des kibboutz partagés entre l’envie de revenir et celle de se reconstruire ailleurs
Une atmosphère macabre enveloppe le kibboutz de Be'eri, vendredi 20 octobre. Situé à quatre kilomètres de la bande Gaza, il a été l’un des premiers à être attaqué par le Hamas le 7 octobre. "Demain nous enterrons toute une famille, cinq personnes", explique un survivant.
Avant, Be'eri était un havre de paix où Rami Gold, qui y vit depuis 35 ans, a élevé ses enfants et ses petits-enfants.
Quinze jours après l‘horreur, il est de retour mais juste pour prendre quelques affaires. "On est revenus prendre des médicaments pour les gens qui en ont besoin, des vêtements aussi parce qu’on a fui sans rien", explique-t-il. Sur les murs des maisons des impacts de balles, sur d’autres, des tags en arabe. Il est écrit "Allah est grand... Hamas.. Guerre...Palestine" ou encore "Père de Nour" ou "Père de Ali", comme des revendications.
"On commence à faire le tour des maisons pour savoir dans quel état elles sont dans le but de pouvoir revenir, poursuit Rami. L es dégâts sont énormes, des maisons entières sont brûlées, détruites par les terroristes, défoncées par des chars. Pour ces maisons, c’est terminé. Regardez celle-là, le toit est pulvérisé. Celle de Rami est intacte. Seule sa terrasse, son endroit préféré, a été détruite. Dans les jardins jonchés de gravats, de tuiles, de cendres, on retrouve encore des gants bleus, ceux des secouristes, une étiquette pour identifier un corps, une boîte contenant des balles pour arme à feu. Rien n’a bougé depuis ce jour macabre où une centaine de personnes sont mortes.
Les survivants ont, eux, été relogés dans deux hôtels près de la mer Morte. Rami souhaite de ton cœur retrouver son kibboutz mais avant, il dit avoir "besoin d’avoir l’assurance que ça ne se reproduira pas". Pour l’instant, ce n’est pas son sentiment. Et puis, il faudra reconstruire les maisons. "Des personnes disent qu’elles ne reviendront pas vivre ici avec leurs enfants, dans un endroit pareil, d’autres veulent le faire. Ce sont des sentiments partagés".
"Nous reviendrons. On ne sait pas combien de temps ça prendra mais c’est chez nous."
Rami Gold, un survivant du kibboutz de Be'erià franceinfo
Et quand tout sera terminé, il faudra que quelqu’un nous dise comment tout cela a pu se produire, exige Rami Gold.
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