: Reportage Guerre entre Israël et le Hamas : à Sdérot, près de la bande de Gaza, les habitants commencent à revenir chez eux
Près de deux mois après les massacres du 7 octobre, Shalom revient dans sa maison, à Sdérot, ville où il est né il y a 66 ans. Il n'ose pas couper le moteur de sa voiture, cela fait longtemps qu'elle n'a pas roulé et il ne sait pas si elle repartira. Au quatrième et dernier jour de trêve et d'échange entre otages israéliens et prisonniers palestiniens, lundi 27 novembre, ce n’est pas encore le retour à la vie normale, mais c’est au moins le retour à la vie dans ces villes qui ont été évacuées.
Sdérot est toute proche de Gaza. Quand il a fallu partir, Shalom a refusé d’aller dans des hôtels réservés aux réfugiés au bord de la mer Morte. Il a passé tout ce temps chez sa famille dans le nord d'Israël, à Kiryat Shmona, exactement dans la zone visée par le Hezbollah libanais. Et il se sent plus en sécurité chez lui : "Là-bas, c'est bien plus dangereux qu'ici. Dans le nord, ce ne sont que des explosions, des interceptions de missiles ou des alarmes. À Sdérot, la situation est plus calme. On a par ailleurs rétabli le Dôme de fer. Je suis là depuis ce matin et je n'ai même pas entendu une alarme de missile."
Sdérot, ville fantôme
Sdérot n’est pas encore redevenue la ville que Shalom connaît si bien. Cet habitant y revient plein de colère contre ceux qui ont laissé le Hamas s’armer et prospérer, dit-il, y compris les généraux qu’il a vu défiler dans sa ville ces 20 dernières années. "Le jour où est tombé le premier tir de mortier artisanal, je dis que ça aurait dû être le dernier. Et ça a pris de l'ampleur toutes ces années, et encore, et encore, se remémore Shalom. Le premier mortier avait la taille d'un rat, petit à petit, ils sont devenus grands comme un demi-lampadaire de rue. Désormais, un missile détruit une maison."
Dans le quartier fantômatique de Simon, seul le bruit des drones qui survolent Gaza se fait entendre. Une de ses voisines passe de temps en temps récupérer des affaires. À part pour faire les courses, il ne sort que pour aller prier à la synagogue. "Il n'y a personne, sauf ces voisins-là et une femme qui est arrivée cette semaine, c'est tout. Tout le quartier est vide, c'est triste", se désole Simon.
"C'est vraiment triste, ce n'est pas logique."
Simon, habitant de Sdérotà francienfo
Sdérot n’en finit pas de découvrir les horreurs du 7 octobre. Il y a quelques jours, le cadavre d’un combattant du Hamas a été extrait des égouts, sous les décombres du commissariat de la ville, désormais intégralement rasé par les autorités israéliennes.
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