Reportage "La loi est toujours du côté des puissants" : la déception des Palestiniens après la décision de la CIJ sur la situation à Gaza

Saisie par l'Afrique du Sud, la Cour internationale de Justice a rendu, vendredi, sa décision sur les accusations de génocide mené par Israël à Gaza. Une décision très attendue à Ramallah mais que les Palestiniens estiment insuffisante.
Article rédigé par franceinfo
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Des soldats israéliens entrent à pied dans la bande de Gaza, le 21 décembre 2023. (JACK GUEZ / AFP)

C’était un verdict historique très attendu. La plus haute juridiction de l’ONU, la Cour Internationale de Justice, a rendu, vendredi 26 janvier, une première décision sur des mesures urgentes réclamées contre Israël par l’Afrique du Sud qui l’accuse de commettre un "génocide" à Gaza. L’organe judiciaire, basé à La Haye (Pays-Bas), demande à Israël de prendre davantage de mesures pour protéger les Palestiniens et ordonne à Israël de "prévenir" des actes pouvant mener à un génocide.

Pour le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, qui s’est exprimé immédiatement après le verdict, c'est une victoire : "La violente tentative de refuser à Israël son droit fondamental est une discrimination flagrante à l’encontre de l’Etat juif. Et ça a été rejeté à juste titre. L’accusation de génocide contre Israël n’est pas seulement fausse, elle est scandaleuse !"

"Nous sommes un peuple opprimé"

La Cour n’est pas allée jusqu’à ordonner un cessez-le-feu à Gaza, d'où la déception de nombreux Palestiniens. Devant la mairie de Ramallah, un drapeau sud-africain flotte aux côtés des drapeaux palestiniens. À l’intérieur, ils étaient une petite centaine de Palestiniens, venus assister, en direct au verdict de la Cour Internationale de Justice.

Iyad Staiti, un musicien venu avec son fils, se dit déçu. Il espérait un cessez-le-feu, a minima, persuadé du génocide en cours à Gaza : "C’est un problème majeur, nous sommes un peuple opprimé. En tant que personnes militairement faibles, nous constatons que la loi est toujours, malheureusement, du côté des puissants. J’espère qu’à l’avenir, le droit international jouera un rôle plus décisif."

Il le précise : un mois de délai pour Israël, c’est un mois de plus de bombardements, de deuil, de vies brisées. Dès l’annonce de la décision de la Cour dans la salle, pas d’applaudissements, des visages fermés. Mais certains, comme Issa Kassis, le maire de Ramallah, veulent rester optimistes : "Nous ne devons pas perdre espoir parce qu’a Gaza, ils ont perdu espoir. Alors oui, ce n’est pas à la hauteur de nos espérances, mais ce n’est pas mauvais du tout. Je pense que ce sont de très petits pas vers la libération."

Tous, à Ramallah, le répètent : leur lutte a toujours porté "sur la fin de l’injustice historique qui leur est infligée."

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