Reportage "La seule solution, c'est la guerre" : dans les camps de réfugiés palestiniens au Liban, le Hamas monte en puissance chez les jeunes

Depuis l'attaque du Hamas le 7 octobre, le groupe terroriste est de plus en plus populaire parmi les réfugiés palestiniens au Liban, qui vivent dans des camps depuis 75 ans.
Article rédigé par Noé Pignède
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des jeunes palestiniens jouent au babyfoot dans le camps de réfugiés de Shatila au Liban. (JOSEPH EID / AFP)

"Éradiquer le Hamas", c’est l’un des objectifs affichés par Israël depuis le début de la guerre. Le groupe terroriste qui gouvernait la bande de Gaza en a "perdu le contrôle" lundi 13 novembre, d’après l’armée israélienne. Mais depuis le 7 octobre, les combattants du Hamas sont vus par beaucoup de Palestiniens comme les nouveaux leaders de la résistance. Le groupe monte en puissance, notamment au Liban où vivent 500 000 réfugiés, exilés depuis la création d’Israël en 1948. Dans les camps de Sabra et Chatila, de plus en plus de jeunes rejoignent le groupe islamiste.

Dans les ruelles de Sabra, les drapeaux verts du Hamas flottent partout depuis le 7 octobre. Jusqu’ici très discret, le groupe islamiste monte en puissance dans ce camp de réfugiés palestiniens. Mohamed a 26 ans, il vient de rejoindre le Hamas. "La victoire du 7 octobre a été comme un tremblement de terre, dit-il. Depuis, tous les jeunes de mon âge veulent apprendre à se battre car ce n’est que comme ça que nous récupérerons notre terre. Nous devons être prêts à tuer et à être tués." Mohammed l’assure, sa génération est opposée à toute négociation avec Israël car comme il l'affirme : "La seule solution c’est la guerre."

En 1948, puis en 1967, nous avons signé des bouts de papier pour faire la paix, mais où est-elle ? La Palestine continue d’être colonisée.

Mohamed, réfugié palestinien au Liban

franceinfo

Au Liban, les Palestiniens n’ont aucun droit. Ils vivent dans la misère depuis 75 ans. Zeinab, une travailleuse sociale, avoue son impuissance face à la montée de l’extrémisme. "Notre jeunesse n’a aucune perspective, dénonce-t-elle. 90% d’entre eux sont au chômage et toute cette douleur encourage l’émergence de groupes radicaux. En nous laissant souffrir dans des camps, les Nations Unies et l’Amérique, qui soutiennent Israël, font monter le terrorisme." Et cette militante palestinienne s’interroge : si déjà au Liban, beaucoup de jeunes palestiniens sombrent dans la violence, dans quel état d’esprit vont grandir les enfants de Gaza ?

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