Reportage "Nous étions quatre et eux plus d'une centaine", un village palestinien en Cisjordanie horrifié par l'attaque de colons juifs

Selon les habitants de Jit, les assaillants venaient d'une petite colonie voisine de leur village proche de la ville palestinienne de Naplouse.
Article rédigé par franceinfo
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Les habitants de Jit recensent les dommages au lendemain de l'attaque de colons israéliens sur leur village, en Cisjordanie occupée. (JAAFAR ASHTIYEH / AFP)

Le village palestinien de Jit, en Cisjordanie occupée, pris pour cible par des colons juifs. L'attaque a fait au moins un et un blessé grave, jeudi 15 août. Le président israélien s'est dit choqué et a dénoncé ces émeutes. Franceinfo s’est rendu sur les lieux du raid.

L'entrée de la maison d'une grand-mère de 73 ans a été noircie par un début d'incendie. "Ils sont venus pour nous tuer, pour tuer nos jeunes sans raison, déclare-t-elle. Dans la maison, il n'y avait que des femmes et des enfants en bas âge. Ils hurlaient et ils criaient, c'était l'enfer. J'avais très peur pour mes enfants."

"Ils ont tenté de mettre le feu à la maison alors qu'il y avait une famille entière à l'intérieur."

Hassan, habitant de Jit

à franceinfo

C'est une fois la nuit tombée que les colons sont entrés dans ce petit village palestinien avant de s'en prendre à ses habitants. Hassan, 28 ans, dont la voiture a été incendiée, ne décolère pas : "Nous étions assis là et soudain, les colons sont arrivés. Nous étions quatre et eux plus d'une centaine. On a commencé à se battre contre eux, mais ils avaient toutes sortes d'armes, des pistolets, des fusils automatiques, des bombes lacrymogènes et même des couteaux. Ils ont essayé de m'asperger d'essence pour me brûler et j'ai couru." 

"Nous n'avons nulle part où aller"

L'attaque a duré plusieurs heures, selon Amar, à peine 18 ans. Il porte un bandage autour de la tête. "Ils étaient masqués, tous armés. Ils avançaient en nous insultant en hébreu. L'un des colons m'a jeté une pierre sur la tête. J'ai perdu connaissance et on m'a emmené à l'hôpital où j'ai été soigné", raconte-t-il.

Les carcasses de voitures calcinées témoignent de la violence de ce drame. Ahmed est encore sous le choc. "C'était horrible, dit-il. Quand les gens ont appris que le village était attaqué. Ils sont sortis pour le défendre, pour le protéger. C'était très dur. Ils veulent que nous partions, mais on a nulle part où aller. C'est notre terre. On est né ici." Et selon les habitants, les assaillants venaient de la petite colonie de Khavat Gil'ad, à deux kilomètres à peine, en périphérie de la ville palestinienne de Naplouse. 

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