Témoignage "Gur a été tué pour rien" : la colère du grand-père d'un soldat israélien mort au Liban, "sacrifié par Nétanyahou sur l'autel de son agenda politique"

Gur Kehati est mort au Liban le 20 novembre dernier. Le grand-père de ce soldat israélien dit toute sa colère contre le gouvernement en place.
Article rédigé par Thibault Lefèvre
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Photo prise depuis Metula, dans le nord d'Israël, le 15 octobre 2024. (JALAA MAREY / AFP)

C’est un des derniers soldats israéliens morts au Liban. Alors que le cessez-le-feu tient sur un fil depuis une semaine, quelques jours plus tôt, Gur Kehati a été tué par des miliciens du Hezbollah, lors d’une opération que l’armée n’aurait sans doute jamais dû autoriser. Gur Kehati escortait un civil habillé en soldat et chargé d’explorer des sites bibliques sur le champ de bataille. Pour son grand-père, Asaf Agmon, ancien général de l’armée de l’air, l’idéologie des sionistes religieux actuellement au gouvernement, a tué son petit-fils.

"Gur a été tué à bout portant"

Gur Kehati est mort le 20 novembre, au sud du Liban, à 14h45 très exactement, dans la même opération, qu’un archéologue de 71 ans, Zeev Ehrlich, qui n’avait rien à faire là. "Gur a été la victime d’une erreur de son commandant qui n’a pas pu empêcher la présence d’un civil dans une opération armée, raconte son grand-père, en colère. Le civil a été mortellement blessé. Gur a été tué à bout portant, à deux ou trois mètres. La balle a brisé le gilet pare-balles. Et après il s’est effondré…"

Le lendemain, le jeune soldat, tout juste âgé de 20 ans, a été enterré chez lui, dans le nord d’Israël. La voix chevrotante, derrière ses lunettes noires, son grand-père a pris la parole, devant la famille et de très nombreux proches. Asaf Agmon affirme, que l’armée est infiltrée par des hommes politiques et des faux rabbins et qu’il ne reconnaît plus une institution qu’il a servie pendant plus de 50 ans : "Gur est mort pour rien. Ce civil, c’est un colon de Cisjordanie qui pensait que sa mission consistait à éduquer les jeunes soldats de la nouvelle génération et les sensibiliser à l’importance de beaucoup de sites dans l’histoire des juifs, en Cisjordanie, à Gaza et au Liban."

"Nétanyahou commet des crimes de guerre en sacrifiant des vies humaines sur l’autel de son agenda politique. C’est un crime !"

Asaf Agmon

à franceinfo

Autrement dit, Asaf Agmon accuse le Premier ministre de continuer la guerre, pour répondre aux exigences de son extrême droite favorable à la colonisation, et se maintenir, grâce aux colons, coûte que coûte au pouvoir.

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