: Témoignage "Je n'aurais jamais pensé en être toujours là un an après" : la mère d'un otage israélien, toujours captif à Gaza, tente de garder espoir
Il y a un an commençait la seule et unique trêve à Gaza depuis le massacre du 7-Octobre et le début de la guerre. Entre le 24 et le 30 novembre 2023, les armes se sont tues et pendant six jours, 104 otages et 240 prisonniers palestiniens ont été échangés. Une vague d'espoir vite redescendue pour les familles des Israéliens et des binationaux - dont deux Français toujours à Gaza. C'est le cas d'Idit Ohel, la maman d'Alon. Le jeune homme de 23 ans a été enlevé sur le site du festival Nova. Il est toujours dans l'enclave.
Depuis 416 jours, Idit Ohel n'a pas reçu de signe de vie d'Alon : "Mon fils a été kidnappé vivant le 7-Octobre. Il y a des vidéos où on le voit. Et c'est tout ce que l'on sait." Depuis, elle survit et fait face à des moments de profonde peine. Comme le 31 août dernier, quand six otages ont été retrouvés morts dans un tunnel, vraisemblablement tués de sang-froid par leurs geôliers : "Ça a été très très dur quand Hersh, Carmel Gat, et tous les autres, ont été assassinés. Ça été très dur…"
"Je veux juste que mon fils soit en sécurité"
D'autres périodes sont plutôt teintées d'espoir. Comme cette trêve de six jours, il y a un an, quand elle a cru à une libération prochaine de son fils : "Je n'aurais jamais pensé en être toujours là un an après. Jamais." Aujourd'hui, Idit continue à manifester et à réclamer tous les jours la libération des otages : "Vous savez, je suis une mère. Je veux juste que mon fils soit en sécurité, qu'il rentre à la maison et qu'il continue à vivre comme si de rien n'était. La force et l'espoir c'est tout ce qu'il nous reste aujourd'hui. Je dois penser comme ça. Il n'y a pas d'alternative. Je dois rester positive pour lui. Mais ce n'est pas que pour moi. Mon fils, ça pourrait être n'importe quel fils."
"Si les otages rentrent à la maison, ça signifie que les Israéliens se sentiront en sécurité dans leur pays. Ça veut dire que le gouvernement prend soin de ses citoyens."
Idit Ohelà franceinfo
Idit ne sait pas, en revanche, s'il faut négocier ou contraindre le Hamas et c'est un débat qui, de toute façon, ne l'intéresse pas : "J'attends de mon gouvernement qu'il ramène mon fils. Quand et comment, je n'en ai aucune idée. Je ne sais pas pourquoi ça continue et c'est si difficile… J'espère juste qu'il y a une bonne raison qui explique pourquoi il n'est toujours pas avec nous."
Dans quelques semaines, Donald Trump sera à la Maison Blanche et il a promis, pendant la campagne électorale, qu'il mettrait fin à la guerre à Gaza. C'est, évidemment, une source d'espoir pour Idit. Elle veut le juger "sur pièce" dit-elle, et "pas seulement sur parole".
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