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"Tournant majeur" ou "mauvais pressentiment" : Efrat divisée par la reconnaissance américaine des colonies israéliennes

Après la déclaration des États-Unis stipulant que les colonies israéliennes en Cisjordanie ne sont pas illégales, les réactions sont partagées dans la colonie d’Efrat, entre Jérusalem et Hébron.

Article rédigé par franceinfo - Frédéric Métézeau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (HAZEM BADER / AFP)

Des lotissements à flanc de colline, des rues proprettes, beaucoup de verdure et un checkpoint à l’entrée, Efrat a tout d’une colonie typique. Lundi 19 novembre, l'administration de Donald Trump a donné un nouveau coup de canif au consensus international sur le conflit israélo-palestinien, en annonçant que les États-Unis ne considéraient plus comme illégales les colonies de l'État hébreu en Cisjordanie occupée.

"C'est quelque chose de révolutionnaire"

Shraga habite ici depuis treize ans, la déclaration américaine est un évènement considérable pour lui. "C'est quelque chose de révolutionnaire, s'enthousiasme Shraga. Les États-Unis, tout en étant alliés d'Israël depuis très longtemps, avait déclaré en 1978 sous Jimmy Carter que les implantations juives en Judée Samarie étaient illégales." "C'est donc un tournant majeur, poursuit-il, qui fait suite aux autres reconnaissances par l'administration Trump de Jérusalem comme capitale d'Isräel, le transfert de l'ambassade, la reconnaissance de la souveraineté israélienne sur le Golan."

De la part de la première puissance mondiale, c'est très important. Quand on ouvre la Bible, ce sont des lieux que l'on retrouve : il est évident que ces territoires appartiennent au peuple juif.

Shraga

à franceinfo

Kippa grise sur la tête, son petit garçon lui tenant la main, Hanani est moins enthousiaste. "On n’a pas besoin du feu vert américain, indique Hanani. C’est notre terre, le monde entier devrait nous reconnaître, donc cela prend du temps ! C’est notre pays, on vit ici, c’est comme ça !" "On n’a pas de problèmes avec les Arabes, conclut Hanani. Je crois que c’est eux qui ont un problème avec nous… Ils sont les bienvenus mais s’il y a des terroristes, on répliquera !" 

Mohamed vit dans un camp de réfugiés et travaille à Efrat dans un pressing, il est palestinien, ses clients sont israéliens. "Je n’ai aucun problème avec les Juifs, explique-t-il. Je travaille avec eux depuis 35 ans, ce sont des gens bien mais je veux revenir chez moi. Ils ont pris ma terre avant 1948. La terre de mon père et de mon grand-père."

J’espère que Trump fera une paix juste entre les Palestiniens et les Israéliens mais j’ai un mauvais pressentiment…

Mohamed

à franceinfo

La déclaration américaine conforte le gouvernement israélien et les colons. Ils sont plus de 400 000 en Cisjordanie, un nombre en constante augmentation.

Les habitants d'Efrat divisés après la reconnaissance des colonies israéliennes par l'administration Trump - reportage Frédéric Métézeau

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