La sœur du blogueur saoudien Raïf Badawi arrêtée et emprisonnée
Les autorités reprochent à la jeune femme d'avoir utilisé un compte Twitter servant à plaider pour la libération de son ex-mari, Walid Abu Al-Khair.
Elle a rejoint son frère en prison. Samar Badawi, avocate saoudienne connue pour son combat pour les droits de l'homme, a été arrêtée mardi 12 janvier. Elle est détenue dans la même prison que son frère, le blogueur Raïf Badawi, et son ex-mari, Walid Abu Al-Khair, selon des proches de la jeune femme.
Dans une série de tweets, l'épouse de Raïf Badawi, Ensaf Haidar, exilée au Canada, a annoncé que Samar avait été arrêtée et transférée à la prison centrale de Dharhan après quatre heures d'interrogatoire.
Urgent: #Samar_Badawi was arrested on the charge of directing @WaleedAbulkhair twitter account. pic.twitter.com/GW1Jjwt6K2
— Ensaf haidar (@miss9afi) 12 Janvier 2016
L'information d'Ensaf Haidar a été confirmée par Amnesty International et la Fondation Raïf Badawi, un groupe canadien de défense du blogueur saoudien emprisonné. Les autorités lui reprochent d'avoir posté des messages sur le compte Twitter utilisé pour obtenir la libération de son ex-mari, Walid Abu Al-Khair, et publié une photo de lui en prison, selon The Guardian (en anglais).
Une "volonté de supprimer tous les signes d'opposition"
Amnesty International a a estimé dans un communiqué que cette arrestation fournissait "le dernier exemple du mépris total de l'Arabie saoudite pour les droits de l'homme et donne une preuve de plus de la volonté des autorités de supprimer tous les signes d'opposition pacifique".
Walid Abu Al-Khair, un avocat qui défend les droits humains en Arabie saoudite, a été condamné à quinze ans de prison, en partie pour avoir défendu Raïf Badawi. Emprisonné depuis 2012, le blogueur a quant à lui été condamné en 2014 à dix ans de prison et mille coups de fouet à raison de cinquante coups par semaine pendant vingt semaines, pour "insulte" envers l'islam. Il avait reçu cinquante premiers coups de fouet en janvier 2015, mais l'application de ce châtiment corporel a depuis été suspendue. Il a reçu en 2015 le prix Sakharov et le prix Reporters sans frontières.
Réfugiée aux Canada avec leurs trois enfants depuis 2013, sa femme mène sans trêve une campagne pour sa libération.
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