Le Hamas, au pouvoir depuis un an déjà à Gaza
C'était il y a tout juste un an, le 15 juin 2007. Le Hamas délogeait son grand rival, le Fatah, de la bande de Gaza. Depuis, le mouvement islamiste a réussi à s'imposer comme une force incontournable sur l'échiquier palestinien.
_ Car le Hamas est d'abord et avant tout populaire dans les territoires - le Fatah de Mahmoud Abbas est trop soutenu par l'Occident. Et aujourd'hui, le mouvement islamiste a su développer un vaste réseau d'aide sociale et d'œuvres de bienfaisance, notamment dans les écoles. De quoi raffermir son autorité.
Israël est sa bête noire, qui le lui rend bien. L'Etat hébreu maintient en tout cas une pression très forte sur le Hamas. Mais certains sont plutôt sceptiques sur la tactique employée : “Israël n'a pas de stratégie claire et gère le conflit avec le Hamas au jour le jour”, estime Boaz Ganor, directeur du Centre pour la lutte anti-terroriste d'Herzliya. Et il ajoute : “la bande de Gaza est une marmite en ébullition dont il faut essayer de fermer le couvercle par tous les moyens pour qu'elle ne déborde pas”.
Alors, Israël hésite, encore et toujours, sur la conduite à adopter. Ainsi, la menace d'une offensive militaire de grande envergure pour "casser" le Hamas continue d'ailleurs d'être
régulièrement brandie.
_ Sauf que cette semaine le cabinet de sécurité a donné la priorité à la médiation égyptienne, tout en demandant à l'armée de se tenir prête pour une offensive.
Depuis la prise de pouvoir du mouvement islamiste à Gaza, Israël a imposé un blocus et des restrictions dans la fourniture de carburant et d'électricité au territoire palestinien.
Les sanctions économiques israéliennes ont aggravé les conditions de vie, déjà difficiles, des habitants de la bande de Gaza, mais n'ont pas eu les effets politiques escomptés par certains responsables israéliens.
“Nous avons fait une erreur il y a un an en pensant que nous pouvions changer le Hamas” qui ne reconnait pas l'existence d'Israël et prône sa destruction, estime Otniel Schneller, député de Kadima et membre de la commission parlementaire des Affaires étrangères et de la Défense. “Il n'y a malheureusement pas d'autre solution qu'une action militaire. Les pressions économiques que nous avons exercées ont été inefficaces”, ajoute-t-il.
Pour autant, un sondage publié début juin par le Palestinian Center for Policy and Survey Research (PSR) auprès des Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza relève un déclin relatif, ces trois derniers mois, de la popularité du Hamas qui avait remporté haut la main les
législatives de janvier 2006. Ce qui n'empêche cependant pas Ismaïl Haniyeh, Premier ministre du "gouvernement" du Hamas, de disposer toujours de 40% des intentions de vote en cas d'élections présidentielles palestiniennes.
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