Liban : la ligue arabe tente de négocier la fin du conflit
Ca n'aura pas traîné. A peine l'accord sur l'arrêt des combats signé, les bulldozers de la filiale de travaux publics du Hezbollah se sont mis à l'oeuvre pour dégager l'aéroport de Beyrouth.
Ce sont les médiateurs de la Ligue arabe qui ont obtenu cet accord sur l'arrêt des affrontements les plus graves qu'ait connus le Liban depuis la guerre civile, à la suite d'une concession du gouvernement dans le conflit qui l'oppose au Hezbollah. Dans la foulée, le Premier ministre qatari, le cheikh Hamad ibn Djassim ibn Djaber al Sani, a invité au Qatar le gouvernement libanais et l'opposition emmenée par le Hezbollah, pour des négociations visant à régler la crise politique plus large qui paralyse le pays du Cèdre depuis dix-huit mois.
L'objectif peut paraître lointain, mais les discussions commencent avec un signe d'ouverture : la Syrie, à laquelle Washington impute une partie de la crise, a apporté son soutien à l'accord négocié par la Ligue arabe, qu'elle considère comme une “véritable occasion” pour le pays.
Les négociations auront une couleur très politique. La majorité antisyrienne a accepté que les discussions sur la composition du gouvernement précèdent l'élection du président et l'élaboration d'un nouveau mode d'organisation des élections législatives. Un accord politique à Doha entraînerait l'élection du général Michel Souleïmane, chef d'état-major maronite de l'armée, à la présidence du Liban.
Le conflit politique a sombré dans la violence la semaine dernière à la suite de deux décisions du gouvernement de Fouad Siniora: la mise hors la loi du système de télécommunications parallèle du Hezbollah, seule milice autorisée à conserver ses armes après la guerre civile, et le limogeage du directeur de la sécurité de l'aéroport de Beyrouth, proche du mouvement islamiste. Le mouvement chiite, que soutient également l'Iran, a mis en déroute les partisans armés sunnites et druzes du gouvernement lors de combats qui ont fait au moins 81 morts. Le gouvernement Siniora a abrogé depuis les mesures à l'origine de la colère du Hezbollah.
Grégoire Lecalot, avec agences
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