"Le Liban n'est pas mort" : à Beyrouth, après l'explosion, la mobilisation de toute la population pour nettoyer la capitale dévastée
Quatre jours après l'explosion sur le port, plusieurs centaines de personnes travaillent sans relâche dans le centre-ville de Beyrouth pour évacuer les gravats et tenter d'effacer, au moins en surface, les traces de l'explosion.
C'est un peu comme vider l'océan à la petite cuillère. Mais ici à Beyrouth, ce sont de simples balais qui tentent lentement de nettoyer les rues de la capitale libanaise, quatre jours après la double explosion qui a fait au moins 149 morts, des milliers de blessés et des dégâts matériels considérables.
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Des balais de toutes les couleurs, de toutes les tailles, pour retirer les montagnes de verre qui recouvrent le sol. "On n'a pas le choix. Petit à petit, on va y arriver. Comme tous les Libanais, on est tous courageux", veut croire une habitante mobilisée. Des balais qui semblent pourtant bien dérisoires, reconnaît un autre Beyrouthin devant un tas de gravas : "Ici c'est un bureau pour un hôtel que l'on allait ouvrir. Vous pouvez voir ce qu’on a maintenant."
Un soutien venu de tout le pays
Dans la capitale libanaise, on nettoie quand c'est encore possible, sinon on déménage. Devant la fissure qui défigure les murs du couloir de son appartement dévasté, Michel a dû se résigner à partir. "On doit tout quitter. Ça fait 30 ans qu'on habitait ici", raconte-t-il.
Ils viennent de tout le pays pour aider, comme cette association de femmes venues pour nettoyer les rues mais aussi pour réchauffer les coeurs. "Les gens de Beyrouth ont d’abord besoin d’un soutien moral et psychologique, explique l'une d'elle, ensuite ils ont besoin qu’on leur prête main forte pour nettoyer, réparer les dégâts et petit à petit on pourra tout reconstruire."
Une solidarité intergénérationnelle
Les images sont fortes mais les mots se font rares lorsqu'il s'agit de raconter que l'on a tout perdu. Reste alors le courage immense des Libanais. "Je pense que mon devoir est de rebâtir, parce qu’avec cette jeunesse qui passe, la solidarité que l'on a ressentie avec tous ces jeunes, de toutes les confessions, qui sont venus nous prêter main forte, le Liban n’est pas mort", témoigne une habitante.
C'est juste de la pierre et des vitres, mais l’âme du Liban est toujours là.
une habitante de Beyrouthà franceinfo
Si Beyrouth renaîtra de ses décombres, la colère des Libanais, elle, ne semble pas prête de s'effacer.
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