Une pénurie alimentaire menace plus de la moitié des Libanais d'ici fin 2020, avertit l'ONU
Le port de Beyrouth, ravagé par une explosion le 4 août, constitue normalement le principal point d'entrée des marchandises dans le pays, en proie par ailleurs à une grave crise économique.
Le Liban connaît une crise d'une ampleur sans précédent. L'ONU estime, dimanche 30 août, que plus de la moitié de la population libanaise risque de rencontrer des difficultés à se nourrir. En cause : l'aggravation de la crise économique dans le pays et la destruction d'une grande partie du port de Beyrouth, anéanti par une explosion meurtrière le 4 août.
Le port de Beyrouth constitue habituellement le principal point d'entrée des marchandises dans un Liban qui dépend "lourdement des importations alimentaires", relève la Commission économique et sociale de l'ONU pour l'Asie occidentale (Cesao). Par conséquent, "plus de la moitié de la population risque de ne pas pouvoir subvenir à ses besoins alimentaires de base d'ici la fin de l'année", met-elle en garde.
L'ONU demande "des mesures immédiates"
L'organisation a relevé que l'inflation devrait dépasser 50% en 2020, contre 2,9% en 2019, avec des prix moyens de l'alimentation en hausse de 141% par rapport à juillet 2019. "Des mesures immédiates devraient être prises pour éviter une crise alimentaire : intensifier la surveillance des prix des denrées alimentaires, fixer un plafond pour les prix et encourager les ventes directes des producteurs locaux aux consommateurs", a estimé l'agence onusienne, appelant les autorités à reconstruire en priorité les silos à grains détruits par la puissante explosion au port le 4 août qui a ravagé la ville.
La Cesao a enfin appelé la communauté internationale à "donner la priorité et à étendre les programmes de sécurité alimentaire ciblant les réfugiés et les pays hôtes, pour faire face à la vulnérabilité croissante et dissiper des tensions sociales potentielles".
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