Hassan Nasrallah "éliminé" par Israël : "C'est un coup de tonnerre" qui ne "pourra pas laisser Téhéran indifférent", estime le chercheur David Rigoulet-Roze
L'armée israélienne a annoncé samedi 28 septembre avoir "éliminé" Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, dans une frappe sur la banlieue sud de Beyrouth. Pour le moment, le Hezbollah n'a pas encore confirmé le décès. "C'est un coup de tonnerre", réagit sur franceinfo David Rigoulet-Roze, chercheur à l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris) et rédacteur en chef de la revue Orients Stratégiques.
franceinfo : Hassan Nasrallah se montrait très peu ces dernières années ?
David Rigoulet-Roze : Il faisait très peu d'apparitions publiques sur les vingt dernières années, c'était rarissime, tout simplement parce qu'il se savait exposé. Il était l'incarnation du Hezbollah, c'était plus qu'un simple responsable. D'abord parce qu'il était intimement lié au régime iranien, au Guide suprême. C'est un sayyid, un descendant de la famille du prophète, il y a une aura religieuse aussi qui est associée à sa personne. Donc si son décès est confirmé, cela constitue un coup de tonnerre.
Les frappes menées par Israël au Liban ne s'arrêteront pas pour autant ?
Il est peu probable que la logique guerrière s'arrête avec la disparition du chef du Hezbollah, parce que cela peut constituer une déflagration. Il est évident que cela ne pourra pas laisser indifférent Téhéran.
"Jusqu'à présent, l'Iran avait adopté une posture de soutien indirect, en évitant une logique escalatoire, voire de réserve. Mais vu ce qui vient de se passer, il est impossible de maintenir un statu quo de cette nature. Et donc la vraie question va être sur la nature de la riposte iranienne."
David Rigoulet-Rozeà franceinfo
Pour vous, il y aura une réponse de l'Iran ?
Le Hezbollah, c'est le "bijou de la couronne", c'est une création de l'Iran. Il y aura une réponse. La vraie question, c'est la nature de cette réponse. Parce qu'effectivement, sur le plan conventionnel, l'Iran est très contraint. L'Iran ne veut pas prendre le risque d'être entraîné dans une confrontation directe avec notamment les Etats-Unis, parce que l'Iran sait que le risque serait immense. Mais en même temps, il est impossible de ne rien faire. Il y a un arbitrage. Hier, il y a d'ailleurs eu une réunion du conseil de sécurité autour du Guide suprême pour définir quelle peut être la nature de cette riposte et les attendus stratégiques sous-jacents.
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